Le département du Finistère connaît une hausse de cas de coronavirus, la plus importante en Bretagne. Le préfet, Pascal Lelarge et l'Agence régionale de santé (ARS) ont donné un point presse ce lundi 20 juillet, afin de faire le point sur la situation.
"La situation est sous contrôle mais devient une préoccupation. Ce que l'on craint ce sont les situations amplificatrices de la propagation du virus." Le préfet du Finistère Pascal Lelarge, accompagné par Jean-Paul Mongeat de l'Agence régionale de santé (ARS) ont dressé un état des lieux de la situation dans le département. Ce dernier reste le plus touché dans la région et a vu une hausse importante du nombre de cas de Covid-19. Selon l'ARS, le taux de reproduction effectif du virus est élevé, à 3,1 %. Le taux d'incidence du virus (pour 100 000 habitants) lui est de 15,3 %. Ces chiffres sont en dessous des seuils d'alerte a tenu à rappeler Jean-Paul Mongeat.
39 situations surveillées de près
A ce jour, 39 situations sont observées de près dans le Finistère, "là où il y a plus de 10 cas contacts, avec des risques élevées". Elles concernent essentiellement le nord Finistère, avec une majorité de cas dans la métropole brestoise, le pays d'Iroise et le pays des Abers.
- Dans les EHPAD, dix situations sont surveillées, avec au moins un cas confirmé à chaque fois, au sein du personnel ou des résidents. "Cela touche surtout les membres du personnel."
- Secteurs qui accueillent les jeunes : crèches, garderies ou centres de loisirs. Là, quatre établissements font l'objet de toutes les attentions des autorités.
- Milieux professionnels : trois collectivités locales, deux établissements de santé et trois entreprises privées sont également sous surveillance.
Renforcer le dépistage, les autorités battent le rappel, un deuxième drive à Brest
Jean-Paul Mongeat a évoqué le renforcement du dépistage. Selon lui, la capacité du département est de 900 tests par jour, que ce soit dans les laboratoires publics ou privés. Dans les faits, il a concédé "un manque de bras pour réaliser ces prélèvements". Un appel à volontaires est en cours, le Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) pourrait être mobilisé, ainsi que des associations.
A titre indicatif, la semaine dernière et lors des trois jours ouvrés, 2500 tests ont été réalisés dans le département. 30 points de prélèvements existent actuellement. A Brest, alors que le CHU a organisé un drive, un deuxième pourrait ouvrir dans la semaine "si la logistique est là", sur le site de l'Arena (centre de consultations pendant le confinement) mais les autorités ne peuvent pas donner davantage de détails. Cela sera toujours sur prescription d'un médecin.
Entre le 3 et 10 juillet, certaines populations et métiers ont été testés et vont continuer à l'être : les travailleurs saisonniers, les salariés des abattoirs (les tests sont revenus négatifs), 1059 personnes travaillant pour des services d'aides à domicile.
Personne en réanimation
"Actuellement on suit de près les indicateurs aux urgences, chez les libératux et dans les services de réanimation. Aujourd'hui, l'activité est soutenue aux urgences car la demande est forte pour consulter rapidement" a expliqué Jean-Paul Mongeat.
Nous allons réguler les situations en fonction de ce qu'il se passe, selon les territoires
Pascal Lelarge a relevé que le principal vecteur de propagation du virus reste le brassage de population, liée aux vacances. "Familles, amis se retrouvent et la vigilance doit se maintenir dans la sphère privée" a-t-il rappelé.
Des restrictions à venir ?
"La première priorité reste les personnes fragiles notamment dans les EHPAD. Il y a trop d'établissements ou les situations sont encore perfectibles. Un travail est menée par l'ARS, avec le Conseil départemental pour améliorer la sécurité de tous."Si la situation évolue défavorablement, si le département bascule dans le orange, on pourrait généraliser des mesures
Dans le viseur de la préfecture, une réorganisation possible de l'accès aux plages, en lien avec les maires. "L'accueil des mineurs pourraient aussi revenir à des dispositions, en fixant un nombre de personnes par groupe, pour éviter trop de mélanges."
Le préfet a évoqué la question de la consommation d'alcool qui favorise un relâchement des gestes barrières. Selon les remontées de gendarmes, "on pourrait demander une fermeture avancée des établissements."
Les îles doivent aussi faire l'objet d'aménagements : "Un cas sur une île c'est tout de suite très compliqué." Une réorganisation des navettes pourrait être mise en place, pour assurer une meilleure régulation et éviter les effets d'attroupements.
A l'issue de cette conférence de presse, la préfecture et l'ARS ont tenu à insister sur l'importance des gestes barrières, au sein des sphères privées, plus difficilement maîtrisables que l'espace public.