Covid-19. A Plougastel, les infirmiers libéraux s'organisent pour vacciner à domicile

Les infirmiers libéraux peuvent désormais vacciner contre la Covid-19. Sont concernés les patients qui remplissent les critères et qui n'ont pas accès aux centres de vaccination ou dont le médecin traitant ne vaccine pas. Pour éviter de jeter les doses, les professionnels se serrent les coudes.

"Nadège ? Treize ! Gaëlle ? Deux..." Crayon en main, Yveline Cann note, pour chacun de ses confrères infirmiers, combien de patients seront vaccinés ce jour-là. Pour contrer l'épidémie de coronavirus, les cabinets du secteur de Plougastel-Daoulas, dans le Finistère, se sont organisés.

"Fabienne, toujours zéro ?" Au-dessus de son masque, les yeux de l'intéressée acquiescent. L'infirmière libérale a beau proposer, aucun de ses patients ne veut visiblement se faire vacciner avec l'AstraZeneca.
 

Objectif : "ne perdre aucune dose"

Depuis fin mars, les infirmiers et infirmières qui exercent en libéral peuvent vacciner contre la Covid-19. Le décret est paru au Journal Officiel. Le produit est précieux, les professionnels de santé ont décidé de se coordonner pour jeter un minimum.

"En listant nos patients à domicile, qui ne sont pas encore vaccinés et qui ont des difficultés de mobilisation pour se rendre dans des centres de vaccination, on s'est rendu compte qu'on n'avait pas, chacun, suffisamment de patientèle pour utiliser un ou plusieurs flacons d'AstraZeneca, explique Yveline Cann. L'enjeu c'est de ne perdre aucune dose".

Plutôt que de devoir jeter des flacons sous-utilisés, les dix cabinets de la commune ont donc décidé de se regrouper pour préparer leurs doses ensemble et se compléter si besoin.
 


La quinzaine d'infirmiers présents sort ses seringues. Chacun prépare les doses dont il a besoin pour ses patients. "L'Astra, c'est 0,5 millilitre !" rappelle l'infirmière coordinarice de l'opération.

Après échange avec les médecins traitants et une fois livrés par les pharmacies, chacun part donc à domicile, faire sa tournée de vaccins. Le temps est compté : les professionnels ont six heures pour injecter.

Parmi les patients d'Yveline, figurent Suzanne (95 ans) et ses deux filles : Claude-Marie et Marie-Christine, respectivement 75 et 74 ans, sont ravies. Les trois ont beau demander depuis des semaines, aucune n'a encore été vaccinée. "J'ai commencé à téléphoner en février... raconte Claude-Marie. Le message disait : 'la plateforme est fermée, rendez-vous sur les centres de vaccination', comme si je n'avais que ça à faire ! À défaut je m'étais inscrite à la pharmacie mais avec une dose tous les quinze jours, vous vous rendez compte !".

Dans ce contexte, elle le reconnaît : l'appel de l'infirmière a été reçu comme une bénédiction ! "J'étais tellement émue que je tenais le téléphone à l'enver. C'est génial".

Les filles et leur mère ont le sourire. Se faire vacciner par son infirmière, Suzanne le confie, "c'est un immense soulagement ! Et c'est très rassurant... On connaît l'équipe, elles sont toutes très sympathiques, ça a augmenté notre sympathie". "J'espère qu'il y aura de plus en plus de vaccinés pour qu'on puisse reprendre la vie d'avant" sourit l'aînée nouvellement vaccinée.

Pas de temps à perdre pour Yveline, d'autres patients l'attendent ! À Plougastel, 82 personnes recevront cette injection, chez elles. Prochain rendez-vous dans douze semaines pour la 2ème dose. 

 

 

 

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