Le décès en avril d'un kitesurfeur de 18 ans happé par l'hélice d'une embarcation de l'école de voile des Glénans, dans le sud-Finistère, où il était en stage, résulte d'une série de dysfonctionnements, révèle un rapport du BEA Mer publié sur son site.
Le drame s'était déroulé le 28 avril alors que le jeune homme devait être récupéré à bord d'un semi-rigide. La passagère de l'embarcation avait malencontreusement heurté la manette des gaz, au point mort, alors que le bateau était à proximité du kitesurfeur, propulsant le semi-rigide dans sa direction.
Le semi-rigide trop puissant "n'était pas adapté à l'activité"
Le jeune stagiaire avait été mortellement happé par l'hélice de l'embarcation qui, "bien que conforme aux normes en vigueur, n'était pas adaptée à l'activité" du fait de sa forte puissance, indique le rapport du Bureau enquête accident (BEA) mer. Celui-ci note en outre "la sensibilité de la manette des gaz" et l'ignorance des moniteurs quant à la possibilité d'actionner une sécurité -appelée Throttle only- sur l'embarcation depuis sa re-motorisation.
Des dispositifs techniques non obligatoires
Le BEA-Mer conclut cependant que "aucun des dispositifs techniques qui auraient permis de prévenir ou limiter l'accident, n'est obligatoire ou encadré par voie réglementaire", citant notamment la protection par une cage de l'hélice. Le rapport recommande ainsi à l'administration de rendre obligatoire dans le cadre de stages l'installation de cages d'hélice sur les embarcations utilisées pour la récupération de personnes à la mer.
L'école a pris "un certain nombre de mesures à titre conservatoire" à la suite de ce dramatique accident, a assuré à l'AFP Tom Daune, délégué général du centre nautique des Glénans, précisant notamment avoir fait équiper l'ensemble des bateaux de cages à hélices.
16 000 stagiaires par an à l'école de voile des Glénans
L'école des Glénans, la première d'Europe avec quelque 16.000 stagiaires par an, est installée sur l'archipel finistérien, mais également à Paimpol et sur l'île d'Arz, en Bretagne, ainsi qu'à Marseillan, dans l'Hérault, et à Bonifacio, en Corse. Elle emploie une centaine de personnes, et compte un millier de bénévoles, la plupart d'anciens stagiaires.