Donner la parole aux citoyens, décentraliser en partant "du bas" et favoriser l'engagement, notamment des retraités: Richard Ferrand (LREM) livre sa recette républicaine dans "Nos lieux communs", qui paraît jeudi aux éditions de l'Aube et Fondation Jean-Jaurès.
Dans "Nos lieux communs, petit traité républicain à l'usage des démocrates", Richard Ferrand prône les consultations locales et l'engagement accru des retraités.
Ce proche d'Emmanuel Macron appelle de ses voeux une "démocratie délibérative". "La réponse la plus simple serait probablement simpliste: un référendum d'initiative citoyenne sur tous les sujets, surtout les plus complexes. Et, en ces matières, réunir toutes les oppositions ne fait pas un projet alternatif", rejette-t-il, optant plutôt pour des "consultations locales qui proposeraient plusieurs choix sur des sujets structurants".Dans "Nos lieux communs", je propose une nouvelle architecture pour un dialogue fécond entre un Etat fort, plus proche, des collectivités libres, à l’initiative, et une société civile active, riche de citoyens engagés.
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) February 6, 2020
? Une co-édition Fondation @j_jaures et @EditionsdelAube. pic.twitter.com/Q298ViuEXJ
Issu des rangs socialistes, l'ancien ministre de la Cohésion des territoires estime aussi que "les citoyens et les associations, syndicats, organisations doivent être invités à contribuer à la réflexion sur la réorganisation de l'Etat et des collectivités
locales".
Le gouvernement doit présenter mi-2020 devant le Parlement un projet de loi sur un "nouvel acte de décentralisation". Annoncé fin avril dernier par Emmanuel Macron, le texte baptisé "3D" -"Décentralisation, différenciation et déconcentration"- doit répondre au besoin de proximité de l'action publique exprimé par les Français lors du "grand débat" pour sortir de la crise des "gilets jaunes".
M. Ferrand appelle Etat comme collectivités à "fuir la mortifère tentation des trois D: défausse, dilution et dévoiement de responsabilités".
Ne pas attendre un "Grand Soir" de la décentralisation
Il suggère de "rassembler les services déconcentrés de l'Etat sous la coordination du préfet de département" ou "libérer les collectivités du contrôle de légalité par le représentant de l'Etat".Sans attendre un "grand soir de la décentralisation"ou une révision constitutionnelle, le député du Finistère préconise des "expérimentations pratiques".
"Instrumentaliser la décentralisation pour préparer l'alternance nationale, se servir d'associations d'élus comme de camps de base d'aventures politiques personnelles, ce serait abîmer et la décentralisation et les élus ainsi mal représentés", prévient-il
aussi en allusion aux grandes associations d'élus dirigées par la droite.
Favorable à une Assemblée de Bretagne
Interrogé par nos confrères du Télégramme, le député du Finistère précise : " ce qui me frappe, c'est que la décentralisation a toujours été organisée de haut en bas. Cela donne parfois des aberrations au niveau local."Evoquant les strates de décision et l'hypothèse d'une suppression des départements, Richard Ferrand ajoute : " Dans ce que je propose, il n'y aura pas ce genre de dogme! C'est au niveau local que ce genre de décision peut se prendre. Pour ce qui concerne la Bretagne, je suis favorable à une Assemblée Régionale : on pourrait soumettre l'idée aux Bretons."