Deux exploitations agricoles de Plonévez-Porzay dans le Finistère, dont celle du président de la FDSEA 29, ont été la cible de tags à caractère nazi dans la nuit de jeudi à vendredi. Des actes de violence condamnés par plusieurs parlementaires.
"Elevage = nazisme" voici ce qu'a pu lire vendredi Jean-Alain Divanach, le président de la FDSEA 29, sur l'un des murs de son exploitation à Plonévez-Porzay.Joint samedi matin par téléphone, le président du syndicat agricole affirme que "derrière ces inscriptions inujurieuses et à caractère diffamatoire, c'est le syndicat qui est visé".
Ces nouveaux faits de violence viennent s'ajouter à une liste déjà longue d'actes "d'agri-bashing". Pour lui, "quand le réseau FDSEA est attaqué et remis en cause, derrière ce sont les fondements de notre régime démocratique qui peuvent vaciller. Il est important que les parlementaires aient un sursaut vis-à-vis de ce genre d’activisme". Des soutiens, qui selon lui, devront "se concrétiser dans le temps". Au-delà de l'émotion suscitée par ces insultes, le président de la Fdsea souhaite prendre du recul et annonce qu'il communiquera lundi sur ces "actes d'une grande violence". En attendant, il a porté plainte. Une enquête de gendarmerie est en cours.
Les premiers soutiens se sont manifestés dès hier sur les réseaux sociaux, comme celui apporté par Didier le Gac, député de la troisième circonscription du Finistère Brest Rural.
#Agriculture Désormais, il ne s’agit plus seulement de «propos imbéciles » mais bien d’actes délictueux et dont il faut rechercher et condamner les auteurs. Merci de se mobiliser @J_Denormandie @GDarmanin @bretagnegouv @Prefet29 Plein soutien aux @agriculteursBzh @ChambagriBzh pic.twitter.com/7hJE1Xi4kT
— LE GAC Didier (@didierlegac) August 28, 2020
Joint au téléphone, Didier Le Gac condamne ces actes.
Le député de la 3ème circonscription du Finistère dénonce également les propos tenus cet été par son collègue Jean-Charles Larsonneur, député LREM de Brest Centre, qui ont selon lui "attisé la haine". Mi-juillet, en soutenant le référendum pour les animaux, Jean-Charles Larsonneur avait employé le terme "d'holocauste quotidien" en parlant de l'élevage intensif. Pour Didier Le Gac, "Il ne faut pas s'étonner quelques semaines plus tard de voir fleurir ce genre de propos. Si un député le dit, pourquoi ne peut-on pas l'écrire!"Ça va bien au-delà d’un simple tag sur un mur. Il faut revenir à la raison, condamner les excès avec fermeté et travailler ensemble, mais pas à coups de formules lapidaires et de mots outranciers.
De son côté Jean-Charles Larsonneur condamne ces actes. "Ce sont des tags au contenu abject et je souhaite que les auteurs soient recherchés activement".
Vendredi soir, dans un communiqué, le préfet du Finistère a également condamné "avec fermeté les inscriptions inqualifiables qui ont été taguées sur les murs de deux exploitations de Plonévez-Porzay". Philippe Mahé, nouveau préfet du Finistère, "s'associe à la colère et à l'émotion de ces deux éleveurs et souhaite que les services de gendarmerie retrouvent rapidement les auteurs de ces actes".