Les acteurs institutionnels du Finistère souhaitent faire de l'archipel des Glénan une réserve naturelle nationale. Ce serait la septième de la région Bretagne. Les concertations devraient durer quatre à cinq ans avant que le projet ne voie le jour.
"Protéger l'avenir de ce joyau". La préfecture du Finistère souhaite faire de l'archipel des Glénan une réserve naturelle nationale. L'objectif est de concilier "au mieux et durablement l'environnement et les activités humaines non impactantes" explique-t-elle dans un communiqué.
Les concertations entre les acteurs locaux ont débuté le 29 novembre 2022. Elles vont aboutir à une réunion publique au premier trimestre 2023 à Fouesnant.
L'association des Réserves naturelles de France recense 169 réserves naturelles nationales. Sept espaces de ce type existent déjà en Bretagne : la Baie de Saint-Brieuc, la réserve François Le Bail sur l'Île de Groix, la réserve d'Iroise, le marais de Séné, l'archipel des Sept-Iles, la tourbière de Venec et Saint-Nicolas des Glénan. Cette dernière île est une réserve naturelle nationale depuis 1974. La volonté est aujourd'hui de faire de l'ensemble de l'archipel finistérien une zone protégée.
Un projet effectif d'ici 4 à 5 ans
"La fréquentation saisonnière a commencé à nous interpeller, souligne le maire de Fouesnant, Roger Le Goff, qui préside également la communauté de communes du Pays fouesnantais. Il faut préserver la faune, la flore mais aussi la sécurité des baigneurs. Aujourd'hui, les mesures prises ne suffisent plus par rapport à l'attrait des Glénan."
"Nous ouvrons seulement la discussion, remarque encore l'édile. Le projet de réserve ne sera pas effectif avant 2026 ou 2027."
Pour le moment, l'Etat et les collectivités s'entretiennent avec la cinquantaine d'acteurs locaux liés au projet, notamment dans les secteurs de la pêche ou du nautisme. L'objectif des prochains mois sera d'observer les activités et leurs fréquences puis d'affiner pas à pas le dossier.
En fonction des résultats, la procédure pourrait amener à finalement qualifier l'archipel des Glénan en tant que une réserve naturelle régionale, selon Roger Le Goff.
"Pas question d'en faire un sanctuaire"
Le président de l'association des plaisanciers de Fouesnant-Les Glénan attend de voir ce que donnera le projet final. "Je suis inquiet. J'espère que nous serons rassurés dans le futur" indique Guy Varron.
Le représentant d'une centaine de plaisanciers tient à son "paradis breton". Il insiste sur la nécessité de ne pas pénaliser l'économie touristique de Fouesnant. Les activités de voile, de pêche, des transports de passagers ou encore de plongée sont directement concernées par ce projet de réserve naturelle nationale.
"Pour moi, il n'est pas question de faire de l'archipel des Glénan un sanctuaire" tempère Roger Le Goff. Il souhaite conserver une image positive des Glénan et éviter la sur-fréquentation.
Pour Pierre-Yves Monfort, président des vedettes de l'Odet, il n'y a "pas de crainte" avec ce projet même s'il risque de réduire ses activités. "Nous avons tout intérêt à ce que ce territoire soit préservé et le plus longtemps possible."
Depuis 2007, l'archipel des Glénan est classé en zone Natura 2000 pour protéger notamment les narcisses des Glénan ou encore ses bancs de sable. Le projet de réserve naturelle est "un chantier complexe mais c'est un défi que nous pouvons relever" conclut le maire de Fouesnant.
