Laura Mercier et Pierre Navarra se sont lancé le pari d'une vie sur l'eau. Le couple de nantais fait construire une toue cabanée, un bateau traditionnel des Pays de la Loire. La fabrication est entièrement réalisée dans le Finistère.
"Il y a des couples qui font construire leur maison, nous c'est un bateau", sourit Laura Mercier. L'idée a doucement fait son chemin pendant trois ans. Avec Pierre Navarra, son conjoint, ils ne supportent plus de vivre "entre quatre murs.""On voulait vivre de manière atypique. Comme par exemple, dans une cabane, une roulotte, ces choses qui nous faisaient rêver quand on était gamins", raconte le Nantais. "Ce sont des modes de vie nouveaux mais qui trouvent leur place en campagne. Le bateau nous permet d'être proche de la nature tout en restant au coeur de Nantes", ajoute sa compagne.
Pas de cabane, mais une toue cabanée !
Le couple a donc opté pour une toue cabanée, un bateau de pêche traditionnel de la Loire. Un clin d'oeil au patrimoine nantais et surtout, un moyen de naviguer facilement sur le fleuve les week-ends, grâce à sa coque à fond plat.
Et pourquoi pas une péniche ? "Ça demande beaucoup d'entretien et nous ne voulions pas que l'habitation soit enfermée dans la coque. La toue cabanée permet d'être au dessus, de l'eau et d'avoir beaucoup de lumière", indique Laura Mercier. "On souhaitait aussi que ce soit adapté à nos besoins pour avoir un impact sur l'environnement le plus faible possible", poursuit Pierre Navarra.
Cet architecte de métier a conçu les plans, avec l'aide d'un bureau d'étude fluvial. Il s'est basé sur le principe de maison passive, c'est-à-dire, à faible consommation énergétique. L'embarcation, faite à partir de matériaux naturels, sera notamment munie de panneaux solaires et d'une cuve de récupération des eaux de pluie.
Le couple partagera l'espace avec le fils de Pierre Navarra, âgé de 13 ans, pour une surface au sol de 32 m². L'emménagement est prévu au mois de juin.
Une construction 100% finistérienne
Pour l'heure le bateau est encore en travaux, bien loin de Nantes. Les futurs propriétaires ont mis le cap sur le Finistère, car les entreprises offraient "des prix plus attrayants et un accueil plus chaleureux".
La coque en aluminium, de 15 m de long, a été conçue au chantier naval Laïta Sailing à Quimperlé. Première étape terminée, la construction se poursuit désormais à Landeleau. L'entreprise Ty Rodou, spécialisée dans les maisons miniatures, s'affaire sur la partie habitable.
Les murs sont déjà posés. Il faut encore tout raccorder et aménager, mais Pierre Navarra et Laura Mercier s'y voient déjà. "Ça approche ! Quand on met les pieds sur le chantier on sait que ce n'est plus un rêve, c'est du concret."
Ce projet atypique et prenant leur aura coûté "presque aussi cher qu'une maison" mais ils le savent, cela en vaut la peine. Seul point noir au tableau : ils n'ont toujours pas obtenu d'emplacement au port, sur le canal Saint-Félix de Nantes.