Haïti: les 2 Français, dont le père Michel Briand, ne figurent pas parmi les trois otages religieux libérés jeudi

Trois des sept religieux catholiques, kidnappés le 11 avril, en Haïti, ont été libérés jeudi. Les deux Français, le père Michel Briand originaire d'Ille-et-Vilaine et soeur Agnès Bordeau, de Mayenne, sont toujours détenus. Reste à connaitre le sort du père Joël Thomas, qui a exercé en Bretagne.

Trois des sept religieux catholiques enlevés à Haïti il y a une dizaine de jours ont été libérés, a indiqué jeudi à l’AFP le porte-parole de la Conférence des évêques de ce pays des Caraïbes en proie à une forte insécurité.

« Trois des sept religieux enlevés le 11 avril dernier ont été libérés. Les Français ne sont pas libérés. Il n’y a pas de laïcs parmi les personnes libérées », a déclaré à l’AFP le père Loudger Mazile.

En tout dix personnes, dont sept religieux – cinq Haïtiens et deux Français – ont été kidnappés le 11 avril à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale Port-au-Prince, alors qu’elles se rendaient à l’installation d’un nouveau curé.

 

Le père Joël Thomas a-t-il été libéré ?

 

Le groupe comprenait notamment quatre prêtres et une religieuse haïtiens ainsi que deux Français : Michel Briand, un prêtre originaire de Messac en Ille-et-Vilaine qui vit en Haïti depuis plus de trente ans, et Agnès Bordeau, une religieuse du département de la Mayenne. 

Parmi les prêtres enlevés figurait aussi le père Joël Thomas de nationalité haïtienne, qui a été curé à Plœuc-L’Hermitage dans les Côtes-d'Armor jusqu'en 2010.

 

 

A l'heure où nous écrivons ces lignes, la liste des trois religieux haïtiens libérés, jeudi, n'a pas été dévoilée. Nous ignorons si le père Joël Thomas figure parmi eux.

La Société des Prêtres de Saint-Jacques, basée à Landivisiau (Finistère) et à laquelle appartiennent les pères Briand et Thomas, ainsi que les proches des otages ont reçu pour consigne de la cellule interministérielle en charge des négociations avec les ravisseurs de rester très discrets.

 

Un million de dollars réclamé

 

Trois personnes, membres de la famille d’un prêtre haïtien qui ne fait pas partie des personnes kidnappées, ont également été enlevées. Les Haïtiens sont majoritairement de confession catholique et leur pays est le plus pauvre du continent américain. Les ravisseurs réclamaient un million de dollars de rançon.

 

Une enquête ouverte en France

 

La police soupçonne un gang armé actif dans le secteur, baptisé « 400 Mawozo », d’avoir été à l’origine de cet enlèvement, selon une source dans ses rangs. L’événement qui a choqué l’opinion au-delà des frontières de l’île a provoqué une profonde crise politique dans le pays, en proie à une recrudescence des enlèvements contre rançon ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l’emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien.

A Paris, une enquête a été ouverte pour "enlèvement et séquestration en bande organisée". Elle a été confiée à l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).

 

"Dictature du kidnapping"

 

L’Eglise catholique avait ainsi lancé quelques jours après l’enlèvement un appel à la grève pour dénoncer l’inaction des pouvoirs publics et « la dictature du kidnapping » dans le pays, selon le président de la Conférence des évêques haïtiens, Monseigneur Launey Saturné.

Le président d’Haïti, Jovenel Moïse, avait lui annoncé le 14 avril la démission du gouvernement et la nomination d’un nouveau Premier ministre, afin de s’attaquer au problème aigu de l’insécurité. 

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