Des hôpitaux et des cabinets médicaux déserts en pleine épidémie. En cause : la peur des patients d'y croiser le Covid-19. Mais aussi le report de certaines interventions pour libérer des places et aider les centres hospitaliers débordés par l'épidémie. Oui, mais le transfert ne s'est pas fait...
A l'hôpital de Pont L'Abbé, dans le Finistère, seule la moitié des 13 box était occupée, ce mardi, aux service des urgences. Une baisse d'activité estimée à environ 40%. Les professionnels de santé y voient la crainte des patients de croiser le coronavirus et de se faire infecter. Mais ces pathologies qui n'arrivent pas à temps, sont prises en charge trop tard comme le déplore le docteur Roland Dupeyron, médecin responsable des urgences de l'Hôtel Dieu à Pont-l'Abbé :
On a eu des maladies cardiaques, pulmonaires ou neurologiques non liées au Covid qui arrivent à un stade plus tardif avec des complications plus importantes
Des consultations reportées
Si la venue aux urgences se fait plus tardivement, les suivis habituels se trouvent aussi perturbés. Les patients ont reporté leurs consultations. L'hôpital en a aussi reportées, pour faire face à un éventuel afflux de patients Covid-19. Un afflux qui n'est pas venu. Dominique Brun, cardiologue à l'hôpital de Pont-l'Abbé, explique avoir perdu 70% de ses consultations et craint une grande affluence de malades une fois la pandémie atténuée : "On mettra sans doute des gens sur des crénaux qui ne sont pas des crénaux de consultation entre midi et 14h ou le matin avant d'aller au bloc" et le médecin de s'inquiéter :
Peut-être que les patients seront plus graves. En tout cas, nous, on aura des journées encore plus longues.
Les professionnels de santé ont tiré la sonnette d'alarme, ce mercredi, et rappelé dans un communiqué : "Les établissements et les professionnels de ville accueillent les patients qui en ont besoin et prennent en charge leurs pathologies chroniques ou leurs soins urgents, tous les jours, dans tous les territoires, sans exclusion financière et dans le respect des consignes de sécurité (notamment séparation stricte des flux de patients covid et non covid)."
A Pont l'Abbé, les consultations de spécialistes reprennent cette semaine et les hospitalisations début mai.