Des tags avec des messages "suicidez-vous" ou "ACAB" ont été retrouvés sur la façade la gendarmerie de Landivisiau. La maire de la commune se dit scandalisée.
Des tags aux messages explicites ont été retrouvés ce dimanche matin sur les murs de la gendarmerie de Landivisiau, information révélée par le Télégramme. On peut y lire "suicidez vous", "flics à moitié, "flics suicidés à moitié pardonnés" ou encore "ACAB (all cops are bastards, qui signifie "tous les policiers sont des salauds").
Laurence Claisse, la maire de la commune a été prévenue en début de matinée, vers 9 h. Elle s'est rendue sur place et ne cache pas sa colère. Jointe par téléphone elle se dit "scandalisée". "Les gendarmes sont des humains, ils sont là pour nous servir, nous protéger. Je suis solidaire évidemment." Elle ajoute avoir croisé plusieurs habitants. Tout comme elle, ils n'ont pas caché leur écoeurement.
Des enquêteurs d'investigation criminelle se sont rendus sur les lieux. Les services techniques municipaux ont ensuite entrepris le nettoyage dès le matin.
"Des gendarmes ne se laissent pas impressionner par quelques tags"
Interrogé, le commandant du groupement de gendarmerie du Finistère, le colonel Duvinage reste réservé quant aux motivations du ou des auteurs. "Il peut s'agir soit d'un individu isolé, soit d'un groupe d'individus. La seule chose qu'on peut dire c'est qu'il y a une signature anarchiste", souligne-t-il (notamment les mentions "ACAB"). Ces faits "inacceptables" ont suscité chez les gendarmes "dans un premier temps de la surprise - ce n'est pas habituel d'avoir des tags dans ces termes - et une très grande détermination à identifier les individus et les présenter devant la justice", souligne t-il.
"Nous avons reçu le soutien des plus hautes autorités, ce qui nous renforce dans notre détermination et dans notre action. Ce n'est pas comme cela qu'on impressionne des gendarmes. Des gendarmes ne se laissent pas impressionner par quelques tags."
Un contexte tendu
Ces messages interviennent dans un contexte tendu alors que la dernière manifestation des Gilets jaunes a Paris a vu les insultes fuser à l'encontre des policiers. Les termes "suicidez-vous" ont été scandés face aux forces de l'ordre. Une situation mal vécue par les premiers concernés qui estiment qu'on ne joue pas avec la mort. Depuis le début de l'année, la police a connu 28 suicides.
Le 12 avril, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a annoncé la création d'une "cellule alerte prévention suicide" pour la police nationale. Il indiquait que ces suicides n'étaient pas une "fatalité" et il avait promis de mettre les "bouchées doubles" pour lutter contre ces situations.
L'homme politique a vivement réagi à la suite de ces tags : "Ces faits sont d’une extrême gravité. Les banaliser, ce serait donner raison à leurs auteurs qui doivent être identifiés et livrés à la Justice. J’y veillerai. Indéfectible soutien à nos policiers et gendarmes à qui nous devons -tous- respect et gratitude"
Richard Ferrand a également apporté son soutien.
Le parquet de Brest a ouvert une enquête pour "dégradations graves sur un bien d'utilité publique et outrages sur personnes dépositaires de l'autorité publique"