Le Conseil d'Etat a tranché. Les producteurs de bettraves vont pouvoir utiliser des néonicotinoïdes pour lutter contre les pucerons. Une décision qui révolte Sandrine Le Feur, députée LREM de la circonscription de Morlaix (29). "Ils nous ont un peu pris pour des idiots" dit-elle.
Les néonicotinoïdes sont des insecticides qualifiés de "tueurs d'abeilles" par les défenseurs de l'environnement. Ils sont interdits d'utilisation depuis deux ans. Mais fin 2020, une loi a été votée pour permettre aux betteraviers de les utiliser pour leur prochaine récolte, à titre provisoire.
L'an dernier, cette filière agricole estime avoir perdu 30% de sa récolte, à cause du puceron qui transmet la jaunisse aux betteraves. Ils estimaient leurs pertes à 280 millions d'euros.
Sandrine Le Feur, députée LREM de la 4ème circonscription du Finistère, dénonce une erreur environnementale majeure :
Incompréhension ! Le @Conseil_Etat valide l’arrêté ministériel autorisant temporairement l’utilisation des #neonicotinoides. En désaccord avec cette analyse du comité de surveillance et cette décision, erreur environnementale majeure. Dans ce CP, j'explique pourquoi ? pic.twitter.com/xLEmQOxgGq
— Sandrine Le Feur (@SandrineLeFeur) March 15, 2021
"Les néonicotinoïdes sont des substances nocives pour nos sols et la biodiversité. Leur effet mortifère sur les pollinisateurs induit également une mise en danger de notre sécurité alimentaire à moyen terme", écrit-elle dans un communiqué.
Depuis 2016, la filière betteraves sait que les néonicotinoïdes vont être interdits. Ils ont eu le temps de s'adapter et ils ne l'ont pas fait. Ils nous ont un peu pris pour des idiots.
"L'hiver dernier était exceptionnellement doux. Les betteraviers ont du faire face aux pucerons et à la sécheresse, ce qui explique leur mauvaise récolte. Cette année, avec la neige et les gelées, les pucerons ont été décimés. Mais comme ils ont l'autorisation d'utiliser des néonicotinoïdes, ils vont le faire même s'ils n'en ont pas besoin", regrette l'élue.