La préfecture maritime communique après le naufrage du "Grande America" et indique que 45 de ses conteneurs contiendraient des matières dangereuses. L'armateur est mis en demeure.
Des matières dangereuses (des bidons d'acide chlorhydrique et d'acide sulfurique), dans 45 conteneurs (sur 365 au total) et 2 200 tonnes de fuel lourd dans ses cuves. La préfecture maritime a délivré des informations à la suite du naufrage du "Grande America" survenu hier. Les craintes liées aux risque de pollution s'annoncent fondées. Le préfet Jean-Louis Lozier précise que l'armateur, la société Grimaldi, a été mis en demeure de "mettre fin au danger pour la navigation et l'environnement marin représenté par les conteneurs et autres éléments à la dérive" et de "traiter les éventuelles pollutions maritimes".
"A l'heure actuelle le risque éventuel de pollution est principalement constitué par les 2 200 tonnes de fioul lourd qui sont à l'intérieur du bâtiment" indique le préfet maritime. "Avec des vents d'ouest variant d'ouest-sud-ouest à ouest-nord-ouest, la zone impactée (par le fuel lourd, ndlr) serait la façade entre la Charente-Maritime et la Gironde dans plusieurs jours", a-t-il estimé, assurant cependant que pour l'instant aucune pollution n'avait été détectée.
Ce naufrage n’est qu’une étape dans cette vaste opération qui mobilise depuis son déclenchement de nombreux services de l’Etat intervenant en mer.
Des vols quotidiens d’avions de surveillance maritime de la Marine nationale et des douanes françaises vont être programmés pour repérer d’éventuels containeurs qui n’auraient pas coulé et des traces de pollutions visibles. Une surveillance satellitaire est également mise en place, en lien avec l’EMSA, l’agence européenne de sécurité maritime.
De l'incendie au naufrage
Le navire italien "Grande America" a coulé le 12 mars par 4600 mètres de fond, à environ 300 km des côtes bretonnes. Il ne restait plus aucun marin à bord depuis dimanche, après que le bateau a pris feu. On sait qu'il contenait des voitures dans ses garages, des conteneurs.
Le bateau était en provenance de Hambourg (Allemagne) et faisait route vers Casablanca (Maroc). Un incendie d'origine encore inconnue s'est déclaré à bord. Le sinistre s'est déclenché sous les conteneurs, sur les ponts supérieurs du navire. D'importants moyens ont été mis en place pour éteindre les flammes. Une frégate multi-missions (FREMM) de la Marine nationale, l'Aquitaine, se trouvait notamment sur place, de même que le BSAA (Bâtiment de soutien et d'assistance affrété), le VN Sapeur. Le remorqueur de haute mer Abeille Bourbon est venu apporter son concours pour mettre un terme à l'incendie, en vain. Les conditions météorologiques difficiles n'ont pas aidé. Le navire se met alors à pencher dangereusement, sur son côté droit.