À la suite de fuites d'informations chez Naval Group (ex-DNCS) commises entre 2012 et 2016, huit personnes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire selon le procureur de la République de Rennes.
"Huit personnes sont à ce jour mises en examen et placées sous contrôle judiciaire", affirme le procureur Philippe Astruc, confirmant une information de Ouest-France. "Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Rennes auprès d'un juge d'instruction de la JIRS (Juridiction interrégionale spécialisée) le 19 juin 2018, s'agissant de faits de corruption, abus de confiance, blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs, pour des faits commis entre 2012 et 2016", a précisé le magistrat sans vouloir donner d'autres éléments.
Selon Ouest-France, ces informations ont été revendues par un ancien salarié de Naval Group à Tripartite, une petite société finistérienne d'import-export de pièces détachées et d'équipement pour les armées employant une quinzaine de personnes, qui l'a finalement embauché.
Des documents de Naval Groupe chez Tripartite
Toujours selon le quotidien breton, des perquisitions menées au printemps dernier ont permis de découvrir, dans les bureaux de Tripartite ou au domicile de ses dirigeants, des documents en provenance de Naval Group portant sur les sous-marins Agosta, vendus notamment au Pakistan, ainsi que sur le sous-marin Scorpène, plus récent, et déjà vendu au Chili, à la Malaisie, à l'Inde et au Brésil.
"Plusieurs dizaines de millions d'euros seraient en jeu", indique Ouest-France, selon lequel le salarié indélicat avait notamment été expatrié dans les années 2000 au Pakistan quand il travaillait à la DCNS.
Naval Group, dont le capital est détenu très majoritairement par l'Etat, emploie près de 15 000 personnes en France sur dix sites.