Pendant les vacances de Pâques, cette commune du Finistère propose plusieurs missions citoyennes aux adolescents, en échange d'argent de poche. Un dispositif où les jeunes, comme la municipalité, y trouvent leur compte.
En ce deuxième week-end de vacances de Pâques, sur la côte finistérienne, la météo est estivale. Pourtant Léna et Lola, 15 ans, ne lézardent pas sur la plage ; elles entretiennent le terrain de football de Lampaul-Plouarzel (Finistère).
"On désherbe, on nettoie les parkings. À la Toussaint, on a nettoyé le cimetière de Lampaul et samedi prochain, on va poncer des bancs et les repeindre pour les remettre à neuf ", raconte Léna, pioche à la main, qui vient pour la deuxième fois.
"C’est sympa de s’occuper aussi parce que des fois on peut s’ennuyer. On peut aussi rester dormir mais moi ça me motive à bouger", ajoute son amie et collègue du jour, Lola.
Un échange de bons procédés
Comme elles, une quinzaine d'adolescents s'est inscrit à l'opération "Argent de poche" mis en place à Lampaul-Plouarzel depuis l'automne 2021.
Ce dispositif d'Etat, créé dans les années 1980, propose aux jeunes des missions citoyennes et responsabilisantes au bénéfice d'une commune pendant la période des vacances scolaires, contre une rémunération de 15 euros à la journée.
Pour la commune c’est rentable et ça permet à des jeunes comme nous de payer nos soirées, nos sorties de vacances
GabinLampaulais
Et c'est ce qui a essentiellement motivé Gabin, chargé ce matin-là de classer les livres de la médiathèque.
" Pour la commune c’est rentable et ça permet à des jeunes comme nous de payer nos soirées, nos sorties de vacances. Et puis, aujourd'hui, on travaille trois heures ; 15 euros la matinée, ce n'est pas compliqué et c'est bien payé", sourit le jeune homme de 17 ans.
Cet échange de bons procédés est financé principalement par la commune, aidée par la Caisse d'allocations familiales.
De notre côté, ça nous évite de faire certaines choses que nous n’avons pas le temps de faire, comme le classement qui prend un temps énorme sur la médiathèque.
Brigitte JametAdjointe chargée des Affaires sociales
Seuls critères requis, avoir entre 15 et 18 ans, et résider sur la commune. Les tâches sont distribuées et encadrées par les équipes municipales.
"De notre côté, ça nous évite de faire certaines choses que nous n’avons pas le temps de faire, comme le classement qui prend un temps énorme sur la médiathèque. Dans la commune, il y a l’entretien du cimetière et autour des bâtiments publics", liste Brigitte Jamet, adjointe chargée des Affaires sociales.
"Mais ils ne peuvent pas faire de travaux sur les bords de route, ni utiliser des produits dangereux ou certains matériels."
Responsabiliser les adolescents
Ces petites missions permettent parallèlement de responsabiliser les adolescents.
"On trouve que c’est un bon moyen pour que les jeunes commencent à appréhender le monde du travail, apprendre des gestes du quotidien comme jardinage par exemple", souligne Anne Jourdain, adjointe en charge de la Jeunesse. "Et ça leur permet de prendre conscience des biens communaux, de ne pas les abîmer."
L'occasion aussi d'instaurer des échanges et de mieux les connaître. Le dispositif devrait se poursuivre dans les années qui viennent à Lampaul-Plouarzel. Les idées ne manquent pas pour embellir la commune littorale. Prochain chantier : redonner un coup de jeune au petit port.