POLÉMIQUE. "La référence maritime ne saute pas aux yeux", le nouveau logo de la ville rappellerait le R et le N du Rassemblement national

Dix lettres écrites en capitales avec une vague sous le R et une voile sous le N. Le tout nouveau logo de Concarneau fait polémique, car il rappelle le sigle du parti de Marine Le Pen. Face au tollé, la mairie doit revoir sa copie.

C'est le logo de la discorde. Pour sa nouvelle identité visuelle, la ville de Concarneau a décidé de se débarrasser de son logo bleu et jaune jugé obsolète pour le remplacer par une nouvelle signature. Le but, mettre en valeur le lien maritime de la ville. Les 10 lettres de la ville écrite en majuscules en blanc sur fond bleu. Mais aussi avec deux effets visuels. Une vague sous le R et une voile sous le N.

Un détail qui n'a pas échappé à un collectif d'une cinquantaine de Concarnois. Des habitants en colère qui se sont même constitués en collectif.

Pétition

Sur la plateforme "Change.org", le collectif a même publié une pétition demandant le retrait pur et simple du nouveau logo. La pétition précise que "la référence maritime ne saute pas aux yeux. Bien au contraire, cela met en avant deux lettres, symboles du parti politique dont les idées sont contraires aux valeurs de la République." des pétitionnaires qui ajoutent "il est profondément choquant que le maire et les élus de la majorité municipale aient retenu cette proposition graphique."

Marc Bigot, le maire de Concarneau que nous avons contacté ce matin par téléphone nous répond "qu'il rentre de vacances et qu'il est souffrant" mais confirme qu'un "travail de réflexion est en cours avec l'agence de communication qui nous accompagne." 

"C'est la première fois que je vois un salut nazi d'aussi près", après le geste d'un ancien candidat du Front national, la Ligue des droits de l'homme porte plainte (francetvinfo.fr)

Un logo créé par une agence lyonnaise. C'est un autre point de discorde dans ce dossier. Dans leur pétition, les opposants à ce logo fustigent le choix de la ville. "La ville regorge de graphistes ou de designers qui ne demandaient qu'à mettre leur talent au service du bien commun. Mais la municipalité a confié la mission à une agence de communication lyonnaise pour un coût de 30 000€."

Je ne savais pas quoi faire alors, j'ai dessiné le nom de ma ville adorée

Un graphiste indépendant

Une tempête qui fait régir de nombreux internautes.  Certains proposent leurs idées. C'est le cas de l'artiste concarnois Bruno Blouch qui sur Facebook fait des propositions en indiquant "Les créatifs ont travaillé uniquement deux lettres, le " RN " et certains pensent que ce n'est pas une bonne idée. Hier soir, je m'ennuyais. Je ne savais pas quoi faire alors, comme j'adore jouer avec les lettres, j'ai dessiné le nom de ma ville adorée ..."

Dans leur pétition, le collectif de citoyens demande au maire "de lancer une grande consultation citoyenne pour définir collectivement les éléments de représentation de la ville."