Les bâtons de randonnée endommagent les sentiers de la presqu'île de Crozon et plus généralement du littoral breton. Le maire de Crozon lance un message d'alerte.
C'est insidieux, presque imperceptible, mais à la longue et répété des milliers de fois, les bâtons de randonnée, avec leurs pointes métalliques, contribuent eux aussi à endommager les sentiers côtiers.
Une forte érosion
Il y a quelques jours, le maire de Crozon (Finistère) a demandé à la préfecture de prendre un arrêté réglementant l'usage des bâtons de marche. "Je suis moi-même un grand marcheur, explique Patrick Berthelot. Depuis trois-quatre ans, nous constatons que les coups portés perforent le terrain. La végétation s'abîme, cela peut même favoriser des éboulements. Ce phénomène s'amplifie d'année en année. Depuis le début de la crise sanitaire, les randonneurs sont de plus en plus nombreux sur le GR 34 et les autres sentiers. Nous nous en réjouissons mais chacun doit prendre conscience de la fragilité d'un terrain partagé et de plus en plus partagé".
L'été prochain, cela va être surréaliste
D'après une enquête menée en 2018, on estime à 9,1 millions le nombre d'usagers du GR34. "L'été prochain, cela va être surréaliste", s'inquiète Patrick Berthelot déjà échaudé par l'interdiction, en mars dernier, de la petite crique de l'île Vierge située sur sa commune suite à une surfréquentation.
« C’est sûr qu’il y a trente ans, on ne trouvait pas autant de randonneurs, et encore moins de vélos sur le GR34 », remarque de son côté Jean-Marc Boucher, adjoint en charge de la sécurité à la mairie de Cancale (Ille-et-Vilaine). Les usagers se promènent généralement le long du littoral mais 26% d’entre eux y font de la course à pied, du trail ou encore de la marche sportive... parfois aidés de ces bâtons. C’est une activité sport santé de plus en plus prisée.
Un message d'alerte
Pour le maire de Crozon, "il n'est pas question de stigmatiser les utilisateurs encore moins d'en interdire l'usage." Sans illusion quant à un éventuel arrêté préfectoral qui réglementerait l'utilisation des bâtons de marche, il souhaite surtout adresser un message d'alerte à la veille de la haute saison.
Des embouts en caoutchouc
De leur côté, les associations de randonneurs partagent l'alerte. Certaines proposent même de prêter des embouts en caoutchouc à placer sur la pointe métallique.
Pour sa part, Patrick Berthelot, également président de la commission tourisme à la communauté de communes, envisage de mettre ces embouts à la disposition des marcheurs, dans les offices de tourisme.