La café c'est sacré, surtout au Silène café. Un endroit convivial situé à l'intérieur de l'EPSM (l'Etablissement Public de Santé Mentale) du Finistère Sud basé à Quimper. Devant et derrière le comptoir, infirmiers, éducateurs mais aussi patients se côtoient et s'y impliquent...
"Quelqu'un veut un p'tit café ?" Comme tous les jours, il y a du monde autour du comptoir du Silène café. Des patients mais aussi des soignants. Peu importe leur place et leur rôle au sein de l'établissement, ici tout le monde peut servir une boisson, encaisser, ou tout simplement discuter... L'endroit est convivial et chaleureux : "Ça permet de rencontrer du monde, de papoter, de discuter avec les infirmiers et les infirmières" apprécie Guillaume, dit Guigui le joyeux.
Guillaume fait partie des patients (enfants, adolescents, adultes et personnes âgées) qui fréquentent l’EPSM du Finistère Sud. Autrement dit : l’Etablissement Public de Santé Mentale situé à Quimper. Un établissement de "référence en psychiatrie et santé mentale qui intervient dans la prévention, le diagnostic et le soin des troubles psychiatriques".
Il est, comme chacun, invité à s'impliquer dans ce café. Cela fait partie du "deal" tout comme de son processus de reconstruction.
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"Ici, on est tous à égalité"
Le Silène café a vu le jour, tel que dénommé, il y a dix ans, mais cela fait déjà trois décennies que patients et soignants gèrent ensemble la cafétéria de l'établissement. Aujourd'hui, le lieu est donc géré par l'association du même nom : Silène, qui a pour but de faire le lien entre la ville de Quimper et le milieu des soins. L’association est d'ailleurs gérée à parité par les patients et les soignants.
En plus de la cafétéria qui grouille régulièrement d'activités, l'association propose un journal : Sil'Info, un coin médiathèque, des ateliers théâtre, des chantiers thérapeutiques, des espaces interactifs comme le Club du mercredi, un cybercafé... Ainsi que des chantiers en extérieur, comme l’entretien d'espaces verts par exemple :"Ici on est tous à égalité !" se réjouit Sébastien Collé.
Patient ou professionnel de santé, chacun est invité à mettre la main à la pâte et à s'exprimer : "Ce n’est pas marqué sur le visage des personnes qu'ils ont des difficultés d'ordre psychique..." poursuit l'éducateur spécialisé qui est aussi président de l'association Silène.
Parce que les patients sont souvent isolés, ici, on veut tisser du lien, donner envie et confiance : "Ce café, ça leur apporte l’envie de pouvoir se lever le matin, de trouver un rythme. De retrouver confiance en eux et de créer ou recréer du lien social" argumente Sébastien Collé.
"Je voulais que mon travail soit reconnu"
Sur le mur de la cafétéria, des dessins et des photos sont aussi exposés. Pendant que d'autres s'activent pour aller à l'atelier d'art-thérapie, Guillaume, dit "Guigui le joyeux", n'est pas peu fier de nous montrer ses "chefs d'œuvre".
Sur plusieurs clichés, son chien Beau prend la pose : "Je voulais qu’on voie mon travail, que mon chef-d’œuvre, soit reconnu." Un peu plus loin, ses photos de couchers de soleil dont une avec deux oiseaux en plein vol : "Je n'en reviens pas moi-même !" sourit son auteur flatté.
Une belle façon de donner ou redonner confiance. Un peu de baume au cœur et d'évasion, au sein de cet établissement membre de l'Union hospitalière de Cornouaille.
(Avec Quentin Cezard)