Fabienne d'Ortoli aime les défis et rêvait, depuis longtemps, d'aller faire le tour du phare d'Ar-Men sur sa planche. La double championne du monde de kitesurf, accompagnée de trois autres riders et de la SNSM, a réussi son pari ce jeudi. "Une petite aventure magique" dit-elle.
"On est allé voir Ar-Men, Ar-Men a bien voulu de nous !". Fabienne d'Ortoli rayonne. La double championne du monde de kitesurf vient de boucler le défi qu'elle s'était fixé : faire le tour de ce phare mythique, situé en pleine mer, au large de l'île de Sein. "C'était magique et les conditions étaient idéales, raconte-t-elle. Pas de houle, un petit coefficient de marée et pourtant, ça a bien secoué. Je n'imagine même pas comment ça doit secouer par gros coefficient et avec une forte houle".
115 kms, 5 heures sur la planche
Partie de Douarnenez, ce jeudi matin, avec trois autres kitesurfers, Fabienne y est allée à la force des bras et des jambes. Au total : cinq heures de navigation. Sa montre GPS affiche 115 kilomètres parcourus. "Ça tirait sur les pattes à la fin" dit Yann Quilfen, un habitué de ce genre de challenge sportif. En 2020, il avait relié les Glénan à Quiberon sur sa planche.
Cela faisait longtemps que j'en rêvais de passer le raz de Sein, de surfer autour d'Ar-Men".
C'est sur un wing-foil que le Fouesnantais est allé tutoyer le phare d'Ar-Men. "Le courant est très impressionnant là-bas, il y a beaucoup de clapot aussi, raconte-t-il. Sur un foil, ça vibre tout le temps, tu es tout le temps en train de compenser avec des appuis".
Fabienne, elle, a réalisé sa traversée sur un kite classique. "Quelle sensation de glisse pure ! s'enthousiasme-t-elle. Cela faisait longtemps que j'en rêvais de passer le raz de Sein, de surfer autour d'Ar-Men".
La SNSM en appui
Ce projet, un peu fou, est né dans la tête de la championne de kitesurf il y a un an. Elle a patienté et attendu la bonne fenêtre météo. "Un défi comme celui-ci, explique-t-elle, ça demande de la préparation et de l'organisation. On ne peut pas partir tout seul comme ça. On ne passerait pas le raz de Sein sans sécurité. Ce serait de la folie ! On n'a pas assez de flottabilité avec nos engins. Le moindre petit souci, ce serait un peu la catastrophe".
La SNSM est donc venue en appui. L'équipage de la vedette Penn Sardin est resté dans le sillon des kitesurfers depuis le départ de la plage des Sables Blancs jusqu'à l'arrivée au pied du phare. "Ça nous a donné de la sérénité. Avoir les sauveteurs en mer à nos côtés, c'est rassurant, en cas de pépin".
Et puis, s'offrir le phare avec trois autres riders, "c'est un bon support moral, sourit-elle. Et c'est un beau partage également. On ne se lâche pas, on s'attend. L'esprit de groupe, ça aide".
Ce défi, Fabienne d'Ortoli le dédie aux sauveteurs en mer. "C'était l'occasion de mettre leur travail en valeur, de leur rendre hommage. Ce qu'ils font est incroyable, ils sont là, ils sont tout le temps présents. Un énorme merci à eux" constate-t-elle.
Pour le retour sur la terre ferme, c'est à bord du Penn Sardin que les quatre férus de kitesurf ont pris place. "Ar-Men, ça se mérite" conclut Fabienne qui a déjà d'autres aventures en tête.