Une majorité des élus de l'agglomération quimpéroise a dit "oui", ce jeudi soir, au projet d'implantation de la plateforme logistique d'Amazon à Briec, dans le Finistère. Le débat, lors du conseil communautaire, fut tendu. A l'image d'un dossier qui fait polémique et marque les clivages politiques.
30 pour. 21 contre. C'est le résultat du vote du conseil communautaire de Quimper Bretagne Occidentale (QBO) qui s'est prononcé, ce jeudi soir, en faveur de l'implantation de la plateforme logistique d'Amazon à Briec, dans le Finistère. Pour Martine Petit, ancienne candidate écologiste aux municipales à Quimper et invitée à s'exprimer par la présidente de QBO en tant que lanceuse d'alerte sur le dossier, "ce sont les communes rurales qui ont fait pencher la balance. Et puis, il reste pas mal d'élus du précédent mandat qui avaient voté 'pour' le 6 février et qui n'ont certainement pas voulu se dédire".
Le temps du débat
Amazon installera donc sa base logistique de 10.000 m2 sur un terrain agricole de six hectares, à Briec, le long de la voie express. 95 emplois directs et 300 emplois indirects seraient créés.
Le dossier, polémique, a donné lieu à un débat soutenu lors de ce conseil communautaire. On serait presque tenté de dire qu'il était temps. Selon la présidente de QBO, Isabelle Assih, "ce débat n'a jamais eu lieu et les choses se sont faites de manière très opaque". Un reproche qui vise spécifiquement son prédécesseur, Ludovic Jolivet, lequel se défend en assurant que "personne n'a été mené en bateau".
Le 6 février dernier, le conseil communautaire avait voté une délibération pour la vente de ce terrain de six hectares, sans toutefois savoir qui s'y installerait. Le nom d'Amazon est resté un secret bien gardé, y compris après le second tour des élections municipales. En s'installant dans le fauteuil du maire de Quimper, Isabelle Assih a hérité du dossier et en même temps découvert que le compromis de vente avait été signé avec Amazon deux jours avant le second tour des élections. Hier soir, Ludovic Jolivet a argué que "les porteurs de projet avaient souhaité de la discrétion". "C'est ça, les affaires !" a-t-il ajouté.
De son côté, Martine Petit regrette qu'un moratoire n'ait pas été voté par QBO. "Cela aurait été la meilleure solution, ce moratoire, dit-elle. D'autant que nous ne disposons pas de toutes les études d'impact et qu'il n'y a pas suffisamment de matière pour décider. De même aurait-il fallu attendre le résultat du vote par l'Assemblée nationale du moratoire sur les plateformes de e-commerce qui n'interviendra qu'en novembre".
Les opposants à l'arrivée d'Amazon dans le Finistère manifesteront, ce samedi, à Briec.