Leader sur le marché des Oméga-3, Polaris vient d'opérer une levée de fonds de 5 millions d'euros pour "poursuivre son développement". Cette PME du sud-Finistère fabrique des huiles riches en acides gras essentiels à partir de microalgues. Une alternative végétale plus durable et sans allergènes.
Précieusement conservées dans des grandes cuves, à l'abri de la lumière et de l'air, les huiles marines et végétales fabriquées par Polaris valent de l'or. Ou presque. En tout cas, elles permettent à cette entreprise du sud-Finistère de rayonner sur le marché des Oméga-3 et des compléments alimentaires depuis 28 ans.
Avec une croissance annuelle de 20 % et un chiffre d'affaires qui avoisine les 20 millions d'euros, cette PME de 50 salariés veut "accélérer son développement à l'international" indique Dominique Taret. Le directeur général de Polaris cible surtout les Etats-Unis où Polaris exporte déjà ses produits mais espère bien y grignoter quelques parts supplémentaires.
Du poisson aux microalgues
Les actionnaires de l'entreprise cornouaillaise viennent donc de mettre cinq millions d'euros sur la table pour renforcer ce déploiement à l'étranger et doubler la capacité de production de l'usine qui tourne 24 h sur 24 et six jours sur sept à la Forêt-Fouesnant. Un développement qui passe par des recrutements : une petite dizaine de postes de techniciens et chefs d'équipe sont à pourvoir.
Créée par deux océanographes spécialisés en biotechnologie marine et aquacole, Polaris s'est tout d'abord positionnée sur l'extraction d'Oméga-3 issus des co-déchets de poissons. En 2016, elle se tourne vers les microalgues, elles aussi riches en acides gras essentiels. Une ressource plus verte, "renouvelable et vegan qui prend en compte les enjeux environnementaux, note Dominique Tardet. Cela correspond aux attentes des consommateurs, soucieux de leur santé car l'Oméga-3, on le sait, a des bienfaits sur l'organisme".
Huiles fortement concentrées en Oméga-3
Polaris a fini par opérer un gros virage vers les microalgues qui représentent désormais 80 % de son activité. Les procédés innovants de synthèse de l'Oméga-3 assurent à l'entreprise finistérienne "une place de leader mondial des huiles hautement concentrées" selon son directeur commercial, Louis-Marie Martin. "La matière première est plus riche en Oméga-3 que le poisson, précise-t-il, et notre outil industriel nous permet de monter à une forte concentration".
Autre avantage : la microalgue transformée par Polaris n'est pas exposée aux métaux lourds et plastiques présents dans l'océan. "La microalgue, c'est de la biotech, on est vraiment dans de la fermentation, dans un environnement totalement contrôlé, explique Louis-Marie Martin. Même si on sait enlever les contaminants sur les poissons avec nos équipements, c'est toujours mieux de ne pas les avoir au départ".
Avec cette alternative végétale aux huiles de poissons, la société à capitaux français compte bien s'implanter davantage aux Etats-Unis, tête de pont dans le domaine. "C'est un marché porteur, on sent bien que la tendance est mondiale, ajoute le directeur commercial de Polaris. Même en Asie, c'est en train de prendre de l'ampleur".
La PME du Finistère n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. La levée de fonds de cinq millions d'euros devrait également permettre de développer des nouveaux produits qui associeraient l'Oméga-3 au microbiote.