Le cas du médecin de Scaër était examiné, par la Cour d'appel de Rennes, vendredi 18 octobre. Dans l'attente de son procès en Cour d'assises pour viol sur son ex-épouse, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour des violences sur sa compagne suivante. Une condamnation dont le parquet avait fait appel, requalifiant les faits en "violences habituelles".
Le parquet général de la cour d'appel de Rennes a requis, ce vendredi 18 octobre 2024, la condamnation du médecin de Scaër, dans le Finistère, pour "violences habituelles" sur sa dernière compagne, alors qu'il doit prochainement comparaître pour "viol" sur son ex-épouse devant la Cour d'assises.
Le médecin aurait dû être jugé en mars dernier par la cour d'assises du Finistère pour les faits de viol dénoncés par son ex-femme, mais il avait fait "un malaise". Son procès est repoussé au mois de décembre 2024, pour ces faits datant de 2016.
Il "criait" et "s'emportait" pour avoir des relations sexuelles
Le 30 janvier 2020, la compagne pour qui il avait quitté son épouse avait, elle aussi, révélé des violences sexuelles et physiques aux gendarmes : le médecin devenait "de plus en plus insistant" pour avoir des relations sexuelles et, lorsqu'elle refusait, il "criait", la "bousculait" et "s'emportait", a détaillé la présidente de la 11ᵉ chambre de la cour d'appel de Rennes.
Les gendarmes étaient déjà intervenus pour des "violences" au domicile du couple : à leur arrivée, la plaignante s'était "réfugiée dans la chambre", ne supportant plus "les demandes sexuelles" quotidiennes de son compagnon. Cette femme de 42 ans avait expliqué aux enquêteurs qu'il exerçait "une forme de chantage" sur elle. Il lui achetait aussi du cannabis par le biais de "ses patients" pour qu'elle "se détende" afin d'obtenir "des relations sexuelles"...
Il dit avoir retenu "la leçon"
Ce "gros consommateur d'alcool" a aussi été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une interdiction d'exercer la médecine pour ces faits en lien avec les stupéfiants. Mais il n'a finalement pas été renvoyé pour les faits de "viols" dénoncés par cette compagne-là.
Le généraliste a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Quimper pour "violences habituelles". Le 6 avril 2023, les juges avaient requalifié l'infraction en "violence sans incapacité totale de travail (ITT)" et l'avaient condamné à six mois de prison avec sursis. Le parquet a fait appel "le lendemain", a-t-il été dit lors de l'audience, ce 18 octobre 2024.
Le prévenu a, pour sa part, "nié les violences", expliquant avoir "retenu la leçon" de l'affaire criminelle pour laquelle il sera prochainement jugé. Depuis, il a "beaucoup changé".
"L'archétype des hommes dont on ne veut plus"
L'avocat de son ex-compagne a pour sa part souligné les "faits similaires" dénoncés sur le plan sexuel, par l'ancienne épouse du médecin, décrivant les mêmes "réactions" quand elles étaient "réfractaires".
"Combien de temps va-t-on le laisser agir de la sorte, combien de vie on va le laisser briser ?", s'est donc demandé Me Gauthier Rollandin à propos de cet homme de 59 ans incarnant "l'archétype des hommes dont on ne veut plus dans notre société". L'avocate générale a pour sa part demandé de le condamner pour ces "violences habituelles" à un an de prison avec sursis probatoire.
Le médecin sera fixé sur son sort le 27 novembre 2024.