En janvier 2020, le tribunal administratif de Rennes avait interdit la scolarisation des élèves de moins de 16 ans, dans cette école hors contrat à Quimper. Saisi, le Conseil d'Etat vient de valider cette décision.
Il n'y aura pas de rentrée scolaire à l'école du Carré Libre en septembre 2020. En décembre 2019, suite à une inspection académique dans l'école hors contrat à Quimper, les parents d'élèves avaient reçus une mise en demeure du rectorat les obligeant à inscrire leurs enfants dans un autre établissement, sous quinze jours.Les familles avaient contesté l'injonction devant le tribunal administratif de Rennes, qui avait rejeté leur requête en référé, début janvier. Seuls les élèves de plus de 16 ans, non soumis à l'instruction obligatoire, pouvaient rester au Carré Libre.
Saisi en dernier recours, le Conseil d'Etat vient d'approuver cette décision.
Les 45 élèves sont concernés
Les 45 élèves vont donc quitter l'établissement, y compris ceux de plus de 16 ans, autorisés à rester. "On ne peut pas payer un loyer et des salariés pour seulement trois élèves," regrette Estelle Renaudineau, enseignante et co-fondatrice de l'école.
Les salariés de l'école démocratique et sa directrice, peu optimistes suite à l'audience, avaient pris les devants. "C'est dur mais on s'en doutait. Nous avions demandé aux parents d'envisager une solution pour la rentrée, début juin. Nous ne voulions pas qu'ils aient à se retourner au dernier moment. "
Beaucoup d'élèves ne peuvent pas retourner dans le système classique à cause de phobie scolaire ou toute autre raison. Soit les parents décident de faire l'instruction en famille, soit ils iront peut-être dans des filières plus professionnelles pour les plus grands. C'est une situation très compliquée pour les parents et les enfants.
L'établissement propose une pédagogie basée sur le rythme de l'enfant. Les élèves scolarisés sont pour beaucoup en rupture avec le milieu scolaire classique ou atteints de troubles des apprentissages, de dyslexie par exemple. Le Carré Libre fait partie du réseau des écoles démocratiques ; on en compte 40 en France.
La fermeture de l'école n'est pas définitive
La fermeture de l'école n'est pas pour autant actée. L'établissement reste "en veille" en attendant les prochaines procédures.
"C'était une procédure de référé, c'est-à-dire d'urgence. Le dossier n'a pas été étudié dans les moindre détails. Le juge vérifiait s'il y avait une illégalité manifeste dans la procédure", précise Vanina Roques, juriste, représentante de de l'EUDEC (Communauté européenne pour l'éducation démocratique). "Le tribunal administratif de Rennes va maintenant reprendre le dossier sur le fond. La décision n'est donc pas définitive mais cela peut-être très long."