C'est l'épice la plus chère du monde. Le safran est récolté en ce moment. En Bretagne, ils sont une poignée de producteurs comme Anne et Sébastien, installés à Pouldreuzic. Pendant le mois d'octobre, ils ouvrent leurs portes aux visiteurs pour leur faire découvrir leurs techniques.
Ils sont moins d'une dizaine en Bretagne, à cultiver le safran, aussi appelé "l'or rouge", une épice pas facile à produire. Dans chaque fleur de crocus sativus, un seul pistil rouge composé de trois stigmates qui une fois séchés donneront le safran. Il faut 160 à 180 fleurs pour faire un gramme d'épice, ce qui en fait un produit d'exception.
3000 m², 250 000 bulbes
Après trois ans d'essai et d'apprentissage, Anne Roche et Sébastien Rétoret se sont lancés officiellement en 2011, à Pouldreuzic (Finistère). Ils cherchaient à l'époque à se diversifier. "On aime ce côté rare, peu fait en France, même si c'est l'un des pays qui fait partie des plus gros producteurs" relève Anne. Elle ajoute : "La fleur est magnifique, un peu magique. Elle a une connotation sacrée depuis l'Antiquité. La symbolique de cette fleur conjuguée à ses vertus nous ont plus".
Anne et Sébastien laissent désormais pousser le crocus stativus sur 3000 m², ce qui représente 250 000 bulbes. "C'est ça aussi le gros avantage du safran, c'est qu'on peut mettre beaucoup de bulbes, sur une petite surface".
Des visites pendant la récolte
La récolte a normalement lieu de fin septembre à novembre, avec un pic d'activité en octobre. La cueillette se fait manuellement. Une fois ramassée, vient l'émondage.
Depuis 10 ans, Anne et Sébastien aiment accueillir les visiteurs pour leur faire découvrir leurs techniques. "Cela a un côté très méditatif, il faut être patient, concentré. Il y a un geste très précis à chaque fois", rappelle Anne. Il faut notamment repérer la bonne fleur, assez vite. "Elle ne vit que 24 heures, il faut vite l'utiliser".
Etant l'épice la plus chère au monde, c'est forcément l'épice la plus frelatée. Quand on l'achète en poudre, on peut quasiment être sûr qu'il a été coupé avec du paprika, du curcuma, des choses qui à l'usage donne la même couleur mais pas la même saveur.
Anne aime aussi expliquer que l'on peut faire plein de choses avec le safran, "plein de recettes, pas forcément que du salé mais aussi du sucré". "Comme c'est cher, il faut apprendre à l'utiliser avec parcimonie, sans pour autant le laisser dans son coin par peur de le gâcher et lui faire révéler le maximum de lui-même", sourit-elle.
Des visites ont lieu jusqu'au dimanche 31 octobre, gratuitement et sans réservation, à partir de 10 h à Kerintec, 29710 Pouldreuzic.