VIDÉO. "Sur 200 hectares, 115 sont par terre". Après la tempête Ciaran, les forêts vont mettre de longues années à se relever

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Le reportage de Claire Louet et Stéphane Soviller ©France 3 Bretagne

Les vents violents de la tempête Ciaran ont laissé de lourds stigmates dans les forêts bretonnes. "On est parti pour de longs mois d'abattage" dit cette garde forestière de la presqu'île de Crozon. L'ONF a reçu des renforts humains et matériels. Et, pour la première fois, l'appui d'un drone qui balaie, depuis le ciel, la vaste forêt du Cranou à Landévennec.

"Sur les 200 hectares que compte la forêt d'Argol, 115 sont par terre. Le bois du Kador, ce sont 15 hectares sur les 32. Dans le canton du Folgoat, on a 40 hectares touchés. Ça démoralise". Laurence Roche, garde forestière de l'ONF (Office national des forêts) sur la presqu'île de Crozon, opère cet inventaire le cœur lourd. Et elle n'est pas au bout de ses peines.

Ce jour-là, dans la forêt domaniale du Cranou, à Landévennec, les bûcherons sont à la manœuvre. Ils sont venus prêter main-forte pour abattre les arbres fragilisés et sécuriser ainsi les lieux. "C'est une belle et vieille forêt, ça fait mal au cœur, confie Jean-Baptiste, lequel sait qu'il faudra de longues années pour qu'elle retrouve sa splendeur. "Là, c'est un vieux hêtre que l'on vient de découper, montre-t-il. J'espère qu'il ira dans une ébénisterie, que ça ne soit pas gâché. Valoriser le bois en ameublement, pour les charpentes, c'est lui redonner une seconde vie".

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Un drone en renfort

Les arbres de la presqu'île de Crozon ont souffert sous les assauts de la tempête Ciaran. "Avec des vents à 170-180 km/h, on ne maîtrise plus grand-chose de toute façon, soupire Laurence Roche. Mais on va y arriver ! On est parti pour de longs mois d'abattage et pour au moins trente ans de plantation".

Inventorier les dégâts, pas simple quand le terrain devient abrupt et inaccessible pour les agents de l'ONF. Le drone est alors un renfort de taille pour quadriller le terrain et prendre des photos. Une géomaticienne a donc été dépêchée ici, avec un drone, pour "localiser les choses qui n'auraient pas été vues " explique-t-elle. Une première en Bretagne pour l'ONF.

1.500 clichés sont réalisés en 10 minutes de vol. "J'ai programmé le drone pour qu'il prenne des données en mode multispectral et obtenir de cette manière des informations plus précises" indique la géomaticienne.

Un travail précieux qui permet de mesurer l'ampleur des dégâts et de guider les forestiers qui vont devoir dégager les sentiers de randonnées balisés. Pour l'heure, rappelle Laurence Roche, "se promener dans les bois est dangereux. Les risques sont importants avec les branches cassées en suspens. Surtout quand il y a du vent". 

(Avec Claire Louet)

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