Landerneau a vu défiler une vague bleue ce samedi 25 mars. Des dizaines de Schtroumpfs s'y sont rejoints en fin d'après-midi pour tenter de battre un nouveau record du monde. Une nouvelle tentative après celle réalisée en 2020, en pleine épidémie de Covid-19.
Grosse manifestation ce samedi 25 mars à Landerneau (Finistère). Rien à voir avec la réforme des retraites qui rassemble de nombreux opposants depuis mi-janvier. Non cette fois, c'est une tentative de record du monde qui attire les foules : le record du monde du nombre de Schtroumpfs !
"Du baume au cœur"
"C'est une manifestation pour la joie de vivre. On espère vraiment exploser le compteur", sourit Christelle Merour. Dans son salon de coiffure, tous les employés sont déguisés comme les célèbres personnages de l'auteur belge Peyo.
"Le fait d'avoir ce genre de petits événements, ça fait du bien aux gens, ça donne du baume au coeur. Si les gens s'amusent, c'est le principal", ajoute Morgane Derrien, 25 ans, elle aussi déguisée en schtroumpfette à ses côtés.
Corps et visages peints en bleu, pantalons et bonnets blancs ou rouges: schtroumpfs, schtroumpfettes ou grands schtroumpfs ont commencé à se rassembler dès le début d'après-midi dans la petite ville bretonne (16.000 habitants), à 25 km à l'est de Brest.
Beaucoup de commerçants se sont prêtés au jeu en décorant leurs vitrines de figurines, BD ou autocollants de schtroumpfs.
"C'est sympa, c'est une bonne ambiance. Tout le monde adore ça, ça nous permet d'avoir un but pour s'amuser. Par les temps qui courent, c'est pas facile", sourit Benoît Kermarec, le patron d'un bar-tabac vêtu d'un bonnet blanc et d'un tee-shirt bleu. Lui et ses clients, sont allés, maquillés, jusqu'au parking où le comptage des participants était prévu à 19h.
Première tentative en pleine épidémie de Covid
La ville finistérienne avait déjà fait parler d'elle en mars 2020. Contre la grisaille et le contexte morose, les Finistériens avaient déjà fait le buzz en 2020 en pleine épidémie de Covid-19.
"Les Schtroumpfs représentent une image de gaîté et c'est simple de se déguiser. On n'est pas obligé d'acheter un costume", vante Jules Lesieur, co-président de l'association organisatrice du carnaval de Landerneau, pour expliquer la popularité de ce rassemblement, le deuxième du genre en trois ans.
Officiellement, c'est toujours la petite commune allemande de Lauchringen, à la frontière germano-suisse, qui détient le record mondial du plus grand rassemblement de schtroumpfs, avec 2.762 participants le 16 février 2019.
Un an plus tard, le 7 mars 2020, Landerneau avait pourtant battu ce record en accueillant 3.549 Schtroumpfs. Mais l'exploit n'avait pas été validé par le Livre Guinness, en raison d'un document manquant, selon les organisateurs. "Cette fois, on met toutes les chances de notre côté. On double les comptages et il y aura plusieurs drones et caméras" pour attester du record, explique Jules
Lesieur.
Non homologuée, la tentative de 2020 avait néanmoins "fait du bruit dans Landerneau" et jusqu'au-delà des Alpes. Certains médias d'Italie, où 60 millions de personnes étaient alors confinées en pleine épidémie de Covid-19, avaient critiqué une manifestation "irresponsable".
En bleu et "en vie"
"Il ne faut pas qu'on s'arrête de vivre non plus tant qu'on peut, c'était l'occasion de dire aussi qu'on est en vie !", avait défendu Patrick Leclerc, maire divers droite de Landerneau. Ce n'est qu'au lendemain du rassemblement que le préfet du Finistère avait interdit les rassemblements de plus de 1.000 personnes. "C'est pas grave le coronavirus !", s'exclamait une participante. "On va schtroumpfer le coronavirus!", ajoutait un autre.
La vidéo du rassemblement avait été vue des centaines de milliers de fois. La tentative de record du monde, destinée à faire connaître le festival de Landerneau, avait "dépassé toutes nos attentes", a confié à l'AFP Alain Péron, l'un des organisateurs de l'événement.
Le record sera-t-il battu cette année ? Nous ne le saurons que dimanche, une fois que tous les bonnets blancs sur corps bleus auront été comptés, et tous les papiers bien validés.
V. Chopin avec Morgane Trégouët et l'AFP