Un cercle de trente-six menhirs et de quarante trois mètres de diamètre va commencer à être érigé le 3 juillet prochain à Carhaix. Pour installer la première pierre de cet édifice mégalithique du XXIème siècle, l'association Stone Breizh a besoin de bras. Un appel est lancé pour trouver deux cents volontaires afin d'installer le monolithe de huit mètres trente de hauteur et d'un poids de trente tonnes.
Couché sur ses rondins de bois, le menhir de granit de huit mètres trente deux de haut et d'environ trente tonnes est la pièce maitresse du projet Stone Breizh. Le 3 juillet prochain, le monolithe sera élevé à Carhaix au coeur d'un parc de près de trois hectares. Pour y parvenir, une rampe de cailloux a dû être fabriquée. Quarante camions chargés de pierre ont été nécessaires. Et il faudra des bras. "On estime qu'il faudra environ deux cents personnes et que cela mettra plusieurs heures pour réaliser toute l'opération" indique Edouard Le Scanff, l'un des deux co-fondateurs du projet. Les volontaires sont invités à s'inscrire sur le site Stone Breizh.
Utiliser les techniques de l'époque
Grâce à un système de chèvre et de poulies, le tout en utilisant au total un kilomètre de cordes, "le menhir sera glissé centimètre par centimètre pour rejoindre sa place finale. C'est un trou d'un mètre soixante dix de profondeur. La même profondeur que pour les statues de l'Ile de Pâques" précise Philippe Abjean, l'autre co-fondateur du projet et déjà à l'origine de la Vallée des Saints. "Une opération destinée à associer les gens" et qui, dit-il, se fera "comme il y a cinq mille ans pour les menhirs bretons sans recourir à une grue mais en utilisant la force des bras." Le tout en positionnant la face la plus large du monolithe vers le soleil.
Car le projet se veut délibérément à "connotation spirituelle" insiste Philippe Abjean pour "faire rayonner la culture bretonne". Mais pour les deux initiateurs de Stone Breizh, "pas question de faire une copie ou un pastiche de Stonehenge."
L'idée du projet est de faire naitre un "lieu vivant et accueillant" où des concerts, des rassemblements pourront avoir lieu notamment à l'occasion des solstices. Mais pas seulement. "Nous voulons que ce site s'adresse à tout le monde. C'est pour cela qu'on souhaite ressusciter aussi les fêtes des feux de la Saint-Jean qui ont progressivement disparu en Bretagne" ajoute Philippe Abjean.
Stonehenge s'inspire des mégalithes bretons
Edouard Le Scanffco-fondateur "Stone Breizh"
A terme, le site de Stone Breizh sera plus grand que celui de Stonehenge en Angleterre. Mais avec la architecture similaire du "c romlech". En tout, trente-six monolithes verticaux de six mètres de hauteur constitueront un cercle de quarante-trois mètres de diamètres. Des linteaux de granit viendront couronner le tout. "Une manière de rendre hommage à Stonehenge, dont la construction 2700 ans avant notre ère s'inspire, selon les scientifiques, des mégalithes bretons" poursuit Edouard Le Scanff.
Appel au mécénat
Pour chaque menhir, des mécènes de toutes sortes seront appelés à contribution pour financer la préparation et l'installation de chaque monolithe "cent euros pour chacun des compagnons-bâtisseurs. En tout 1415 contributeurs comme pour les 1415 communes de la Bretagne à cinq départements" précise Philippe Abjean.
Une fois érigé début juillet, le premier menhir de Stone Breizh sera orné d'une sculpture. "La coupe du Graal et une lance" réalisés par le sculpteur François Breton.
Philippe Abjean et Edouard Le Scanff espèrent que le "Cromlech de Carhaix" sera achevé d'ici cinq ans. Pour eux, "c'est un marathon qu'il faut accomplir en associant les énergies de tout le monde".