Le Sénat a donné son feu vert mercredi à la construction d'éoliennes sur les territoires alimentés en électricité par des groupes électrogènes fonctionnant au fioul. C'était une demande des élus bretons.
"Notre pays comprend des territoires comme les îles de Sein et d'Ouessant, alimentées par des groupes électrogènes fonctionnant au fioul", explique Michel Canevet, sénateur du Finistère. "La réglementation en vigueur rend difficile la mise en place d'une production d'énergie renouvelable dans ces territoires exigus", a-t-il ajouté en soulignant l'intérêt d'un "mix énergétique à partir d'éoliennes, de solaire et peut-être d'hydroliennes pour préserver la qualité de l'air".
Centrales au fioul peu écologiques
"Ces îles non connectées sont alimentées par des centrales au fioul", a plaidé M. Labbé. "Cette dérogation à la loi Littoral, encadrée, nous semble pleinement justifiée si l'on veut que ces îles restent des lieux de vie", a-t-il dit. En revanche, le ministre de la cohésion territoriale Jacques Mézard a donné un avis défavorable. "N'ouvrons pas la boîte de Pandore", a-t-il dit. "Ces amendements montrent bien qu'il y a toujours une bonne raison de vouloir une dérogation ! Si on les prenait toutes en compte, il n'y aurait plus de loi Littoral".
"Je vous rassure, ce n'est pas la mafia bretonne vertueuse qui est à l'oeuvre", lui a répondu Françoise Gatel (UC, Ille-et-Vilaine). "Refuser toute construction, c'est condamner ces îles à la désertification! N'opposons pas la loi Littoral et transition énergétique", a-t-elle lancé.
Entamé mardi, l'examen en première lecture du projet de loi ELAN déjà adopté à l'Assemblée est prévu pour durer jusqu'au 24 juillet au Sénat.