Si ce début décembre marque la période de rush pour l'achat des sapins de Noël, il correspond à la fin de la coupe dans les plantations du plus gros producteur de France situé en Bretagne. Pour lui, pas d'inquiétude particulière sur les ventes. Le sapin naturel résiste à la poussée des sapins artificiels ou faits maison. Et pour cause, il conserve des avantages, même environnementaux.
Moins d'un mois avant Noël, c'est comme chaque année la course au sapin. Cette année, comme tous les ans, c'est environ 6 millions de sapins de Noël qui vont être vendus pour trôner fièrement décorés au milieu du salon d'un foyer français sur quatre, pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
Et même si les alternatives se multiplient pour éviter de faire appel à un sapin coupé, tels les sapins "do it yourself" réalisés en bois ou dans d'autres matières ou même encore les sapins artificiels, le sapin naturel continue d'être le préféré des foyers français.
Le plus gros producteur français
Avec 360 000 sapins coupés et exportés vers les grossistes et les jardineries (60 % de ses clients), la société Greencap située à Scaër dans le Finistère est le premier producteur de France de sapins de Noël, nous explique Gildas Le Foll, son directeur. 650 hectares de sapins de toutes tailles et de plusieurs variétés : Nordmann, épicéa, nobilis, fraseri ou encore grandis.
L'entreprise fait partie de la cinquantaine de producteurs bretons, la Bretagne étant "sans aucun doute" selon Gildas Le Foll la deuxième région productrice derrière la Bourgogne (Le Morvan). Alors que la société tourne avec 15 salariés la plus grande partie de l'année, elle peut employer jusqu'à 140 salariés au plus fort de l'activité de coupe, soit de début novembre à mi-décembre, portant l'effectif à un équivalent de 40 salariés à l'année.
Un sapin naturel capteur de CO2
Comme le précise le directeur de l'entreprise et pour répondre à ceux qui s'offusquent que l'on coupe des arbres vivants pour les mettre dans les maisons, un sapin naturel vit en moyenne 10 ans entre le moment où il est planté sous forme de graine en nourrice jusqu'à sa coupe. 10 années durant lesquelles l'arbre contribue à limiter les gaz à effet de serre en produisant de l’oxygène à partir de la captation de CO2. Un arbre qui verra un autre prendre sa place peu de temps après sa coupe.
Gildas Le Foll ajoute que "le sapin coupé continue de stocker du CO2 avec ses racines qui restent en terre. De plus, il est très souvent recyclé et termine en paillage".
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"Moins polluant qu'un sapin artificiel"
Pour l'entrepreneur, le sapin naturel est moins polluant qu'un sapin synthétique réalisé avec des matériaux issus du pétrole et dont le mode de production est très polluant. Cultivé dans la grande majorité dans l'hexagone, il a parcouru beaucoup moins de distance en transport (de quelques kilomètres à quelques centaines de kilomètres), au contraire du sapin artificiel "fabriqué en grande partie en Chine". Des études montrent qu’il faudrait garder plus de 20 ans les sapins artificiels pour véritablement lisser leur empreinte carbone. En réalité, on estime que leur durée de vie moyenne oscille entre 7 et 10 ans.
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Une étude de 2023 commandée par FranceAgriMer et VALHOR (l'Interprofession française de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage) et réalisée par Kantar (société d'étude et de conseil) révèle que 89 % des sapins de Noël vendus en France en 2022 étaient des sapins naturels, dont 78 % sont des Nordmann, contre 11 % pour l’artificiel. Les Français sont également près de 90 % à avoir recyclé, replanté ou rapporté leur arbre de Noël après les fêtes.
Le symbole de Noël
Un sapin naturel qui continue d'avoir la cote auprès des familles : "on a constaté que très souvent, les jeunes couples qui ont joué la carte de l'alternative au 'vrai sapin', reviennent au sapin naturel dès qu'il y a un enfant dans le foyer, car rien ne symbolise mieux Noël qu'un sapin décoré au pied duquel on peut déposer les cadeaux" explique Gildas Le Foll. "Un vrai sapin pour un vrai Noël" comme le vante la filière des producteurs de sapins. L'étude de Kantar révèle que 38 % des acheteurs de sapins naturels sont des foyers avec enfants.
Mais cette étude note cependant que le marché global des sapins de Noël accuse une baisse de 3,5% et que les prix en 2022 ont augmenté de 2 % pour les naturels et de 9 % pour les artificiels.
Le conseil du professionnel
Gildas Le Foll, nous précise également qu'un sapin naturel sur 10 est acheté en pot ou en motte, ce qui permet de le replanter une fois les fêtes de fin d'année passées.
Et pour le spécialiste, il ne faut pas prendre son sapin trop tôt, pas avant le 25 novembre si on veut qu'il reste frais jusqu'au jour de Noël. Et pour le garder le plus frais possible et le plus longtemps possible, l'entrepreneur conseille de le conserver dans un pot à réserve d'eau.