Le plat pays qui est le leur prouve, une fois encore, que le rock indé y tient une place de choix. Balthazar n'a pas lésiné, sur la scène Grall, offrant un set généreux et groovy. A l'image du dernier album "Fever".
Rencontrés quelques heures avant de monter sur scène, Maarten Devoldere et Jinte Deprez affichent un certain flegme et la joie d'être aux Vieilles Charrues. "C'est la deuxième fois que nous venons ici, disent-ils, et c'est un chouette festival. Le public de Bretagne est sympa, ce qui ne gâche rien".
"Plus dansant, plus sexy"
Les deux têtes pensantes du groupe avouent avoir "bien dormi", en se marrant comme les vieux complices qu'ils sont puisqu'ils se connaissent depuis le lycée.S'ils ont grandi dans l'ombre de Deus, la référence du rock indépendant made in Belgium, ils se sont nourris "de compositeurs plus classiques comme Serge Gainsbourg, Lou Reed ou encore les Beatles, expliquent-ils. La Belgique recèle un nombre incalculable de musiciens dans des genres très différents. C'est très ouvert et éclectique".
Balthazar a su creuser son sillon et affirmer son identité. Un premier album,"Applause" (2010) "plus rationnel", un second, "Rats" (2012), "fabriqué avec le coeur", un troisième, "Thin walls" (2015),"qui vient des tripes" et le quatrième, "Fever", qu'ils disent avoir écrit "avec leurs hanches".
Ce dernier opus est de loin le plus groovy. "La guitare basse est très en avant, précise Jinte Deprez. On flirte avec l'indie pop. Cet album est plus dansant, plus sexy". Et moins mélancolique que que ce à quoi Balthazar nous avait habitués jusque-là.
Sphère à part
Quand ils montent sur scène, en début de soirée, les Belges accrochent le public. Il y a ceux qui connaissent les chansons par coeur et hurlent les paroles. D'autres qui découvrent, hésitent, finissent par rester.
Un concert bien huilé qui sonne comme une invitation à voyager dans une sphère à part. Entre morceaux enlevés et titres plus sombres.
Avant de quitter Kerampuilh et le Finistère ce soir, Balthazar a quand même bien l'intention de profiter un peu de la fête. Un petit détour par le concert de Flavien Berger à 22h est au programme.
"Il nous intrigue depuis un moment, ce gars" lâchent-ils. Un artiste estampillé poète psychélectro funambule par les Vieilles Charrues. De quoi piquer la curiosité des deux Belges.