Fouesnant (29): à quoi rêvent les poissons mécaniques ?

Imaginez un banc de robots-poissons colorés dans un aquarium. Ce n'est plus de la science-fiction. Une entreprise a mis au point ces poissons artificiels qui pourraient devenir d'indispensables outils. Le Lycée agricole de Bréhoulou à Fouesnant qui prépare au BAC PRO AQUACULTURE s'y intéresse.

On connaissait les robots chiens et les robots humanoïdes mais pas encore les robots poissons. Il aura fallu 7 ans de recherche pour que ce petit robot piscicole devienne réalité, soit parfaitement étanche et se déplace durant plusieurs heures de façon autonome.

Du gadget au labo de recherche

Cette petite merveille infatigable ondule parmis de vrais poissons avec autant d'aisance qu'eux. Avec ses leds colorés, ce n’est pas qu’un élément de déco en plexiglas pour aquarium futuriste, car ces poissons-robots communiquent avec leur propriétaire alors que les ondes ne se diffusent pas dans l'eau.
Christophe Tirabyest l'un des inventeurs qui ont imaginé pour cela un nouveau système de communication basé sur la lumière. Des balises lumineuses placées dans l’eau fournissent aux robots des repères. L’ingénieur peut aussi les attirer à lui en plongeant dans l’eau une sorte d'émetteur lumineux qu’il tient à la main comme une petite torche. Les poissons-robots lui obéissent alors et nagent vers lui.


Christophe Tiraby explique :

Les poissons robots n’existaient que dans les labos de recherche et j’ai eu envie de les en sortir pour que le grand public puisse les découvrir »

Ces poissons artificiels ont été conçus au départ pour des professionnels de l'événementiel. À terme, beaucoup d'autres applications sont possibles. La société RobotSwim affiche aujourd’hui ses compétences en études et réalisations robotiques, en conception de capteurs pour la localisation 3D et en communications aquatiques haut débit.

Des applications à l’étude pour l’aquaculture

Le lycée agricole de Bréhoulou à Fouesnant qui forme des jeunes à l'aquaculture observe de près ces robots uniques au monde. Bientôt les piscicultures seront connectées et les petits robots pourraient jouer un rôle dans la surveillance des élevages de poissons.

Christophe Lucas, professeur du lycée Bréhoulou explique qu’il souhaite développer des outils pour observer le comportement alimentaire des jeunes poissons d’élevage encore fragiles, leurs réactions vis-à-vis de parasites. Il imagine très bien que des robots de petite taille puisse infiltrer et protéger le fragile monde du vivant.
Les robots font déjà bon ménage avec les poissons vivants, reste que le prix de ces poissons interactifs n’est pas encore à la portée de tous : 50 à 80 000 euros pour une dizaine de spécimens !