Alors que le gouvernement a décidé de durcir son maintien de l'ordre, le mouvement des gilets jaunes continue. Des manifestations sont annoncées à Saint-Brieuc et à Vannes. Les Préfets des Côtes d'Armor et du Morbihan ont décidé d'interdire toute manifestation dans les centres-villes.
Après les émeutes parisiennes de l'acte 18 des Gilets Jaunes, le gouvernement a décidé de durcir le maintien de l'ordre en mettant l'armée à contribution. Mercredi il a en effet annoncé la mobilisation des militaires de l'opération antiterroriste Sentinelle dans le cadre des manifestations de gilets jaunes. Une annonce qui a d'ailleurs déclenché une polémique. Le gouvernement tentant depuis d'expliquer que les soldats ne seraient pas appelés à faire du maintien de l'ordre et ne seraient en aucun cas au contact des manifestants.
Des manifestations annoncées à Saint-Brieuc et à Vannes
Des annonces qui, semble t-il ne découragent pas les Gilets Jaunes bretons. En ce 19e samedi consécutif de mobilisation, des manifestations sont notamment prévues à Saint-Brieuc et à Vannes ce 23 mars. Le rassemblement régional est ainsi fixé à 13h à Brezillet, pour Saint-Brieuc. Une autre manifestation est également programmée à Vannes, dans le Morbihan.
Rassemblement interdit à Saint-Brieuc et à Langueux
Les deux préfectures, des Côtes d'Armor et du Morbihan ont décidé d'interdire ces rassemblements. Le communiqué de la préfecture costarmoricaine rappelle que "Depuis le 17 novembre 2018, plusieurs manifestations de « gilets jaunes » non déclarées ont été organisées à Saint-Brieuc et à Langueux, au cours desquelles ont été constatées des dégradations de biens publics et privés, des violences à l’égard notamment des forces de l’ordre, des entraves à la circulation et la liberté de commerce qui ont fortement pénalisé les commerces du secteur. Dans ce contexte, le Préfet des Côtes-d’Armor déplore vivement le nouvel appel à un rassemblement de "Gilets jaunes" à Saint-Brieuc qui a été diffusé pour la journée du samedi 23 mars 2019, sans que cette manifestation ait fait l’objet d’une déclaration préalable en préfecture, comme le prévoit la loi. Pour garantir la sécurité des personnes et des biens, le préfet a décidé d’interdire toute manifestation dans le centre de ville de Saint-Brieuc et sur la zone commerciale de Langueux, ce samedi 23 mars."
En raison d'un nouvel appel à un rassemblement de #GiletsJaunes à #SaintBrieuc diffusé et non déclaré pour la journée du sam. 23 mars 2019 le @Prefet22 a pris des arrêtés d'interdiction de manifestation pour #saintbrieuc et #langueux Pour les consulter https://t.co/Rr3TdoraXl pic.twitter.com/eaC2hHQ1fi
— Préfet des Côtes-d'Armor (@Prefet22) March 22, 2019
Interdiction à Vannes également
De son côté le préfet du Morbihan déclare dans un communiqué qu'"Afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens", il a pris "un arrêté interdisant toute manifestation ou rassemblement revendicatif du mouvement des « Gilets jaunes » le samedi 23 mars de 12h à 20h : dans les rues du Méné et Le Brix ; dans le centre-ville (intra-muros) de Vannes délimité par les rues Le Brix, du Méné, Decker, Le Pontois, Carnot et Thiers." La préfecture appelle par ailleurs "les habitants de Vannes à éviter les secteurs du centre-ville dès 13h l’après-midi du samedi 23 mars. Les commerçants sont également invités à prendre toutes mesures de nature à protéger leur commerce et leurs biens sur cette même période."
[Sécurité] Le préfet #Morbihan, a pris un arrêté interdisant toute manifestation/rassemblement « Gilets jaunes » samedi 23 mars de 12h à 20h dans l'intramuros de #Vannes et dans les rues Le Brix et du Méné ?
— Préfet du Morbihan (@Prefet56) March 22, 2019
Plus d'infos >https://t.co/T3DT4MTRg3 pic.twitter.com/tZsJKAhlgQ
Retour sur les précédents actes des Gilets Jaunes en Bretagne
Ce n'est pas la première fois que le secteur de Saint-Brieuc est choisi pour une mobilisation d'envergure régionale. Ce fut aussi le cas de Rennes, Pontivy, Quimper, Morlaix ou encore Lorient... Mais le 10 novembre dernier, lorsque les premiers gilets jaunes se rassemblaient ça et là en Bretagne, il était difficile de mesurer l'ampleur que prendrait ce mouvement. Deux semaines plus tard, ils étaient plus de mille à battre le pavé de la préfecture des Côtes d'Armor, où la tension montait et les premiers heurts éclataient dans la zone commerciale de Langueux.
Les ronds-points commençaient à être occupés un peu partout à travers la région, comme sur l'ensemble du territoire national. Celui de Brézillet, près de Saint-Brieuc devait d'ailleurs être évacué le 18 décembre. Ces manifestations inter-régionales vont ainsi se reproduire chaque samedi dans une ville de la région, comme à Pontivy mi-février, ou encore à Rennes, où comme à chaque fois des affrontements violents éclatent en fin de défilé entre forces de l'ordre et manifestants, avec de nombreux actes de vandalisme dans les centre-ville.