Avec les mesures de confinement, les chiffres du chômage ont augmenté de manière significative en France en avril. En Bretagne cette hausse est de 9,5%, et parmi les types d'emploi, les contrats en intérim ont particulièrement souffert de la baisse d'activité.
L'emploi en Bretagne a souffert de l'épidémie de coronavirus. Entreprises à l'arrêt et embauches au point mort, trouver un travail en cette période de confinement n'est pas chose aisée.
Les derniers chiffres du mois d'avril 2020 annonce une hausse du chômage de 9,1% en Bretagne. C'est presque 2 points de plus que la moyenne nationale, qui elle se situe à 7,5%.
L'intérim en chute dès le début du confinement
Selon Pôle Emploi, "les entrées pour fins de mission d'intérim et fins de contrats courts sont en hausse, la mise en place du confinement ayant conduit à des non-renouvellements ainsi qu'à de moindres nouvelles embauches de courte durée."
C'est effectivement ce que confirme Patricia Levrel, directrice des opérations à Breizh Intérim. "Nous avons constaté une chute drastique de l'offre dès la première semaine du confinement. Des interruptions immédiates dans les secteurs du bâtiment et de la métallurgie par exemple."
Seul le secteur agroalimentaire a pu "maintenir son activité", voire embaucher car "confronté à l'absence de ses propres salariés pour maladie ou congés de garde d'enfants."
Selon les chiffres de Prism'Emploi avancés par Patricia Levrel, sur la première semaine du confinement, "du 16 au 22 mars, on constate une baisse de 23,9% de l'offre en contrats temporaires par rapport à la même période en 2019 en Bretagne." La semaine suivante, la chute s'aggrave : 40,8% de baisse par rapport à la même semaine l'an passé.
De son côté, le réseau d'agences Triangle Intérim a enregistré une baisse de 75% de l'activité sur le premier mois de confinement.
Recours à l'activité partielle
Pour subvenir aux besoins des salariés intérimaires, la direction de l'agence a décidé de les placer en activité partielle. D'autant que "nous avons énormément de nouveaux candidats à postuler, qui sont déjà eux-mêmes en activité partielle de la part de leur employeur," détaille Patricia Levrel.
Concernant les salariés permanents à l'entreprise, "55% d'entre eux ont aussi été placés en activité partielle."
La grande inconnue concerne l'hôtellerie et la restauration. La saison estivale commençait à se préparer mais a été tuée dans l'oeuf. "Tous les contrats ont été annulés dans ce secteur", et par ricochet de nombreux étudiants se retrouvent sur le carreau.
Une reprise lente et frileuse
Malgré ce climat morose, certains secteurs retrouvent de l'activité, notamment celui du BTP. "On observe de plus en plus de commandes sur le bâtiment et la métallurgie" ajoute Patricia Levrel.
Mais la reprise est lente, car les entreprises privilégient logiquement la rembauche de leur propres salariés en priorité.
Aussi, les employeurs restent frileux pour proposer des contrats dans la durée. "La grande majorité des offres n'excède pas une semaine. Les entreprises restent très prudentes car elles ne connaissent pas les conditions de travail de demain, ni les futures mesures du gouvernement."
Pourtant une lueur d'espoir se fait jour dans les embauches. En Bretagne, "cette semaine du 20 au 26 avril a connu une hausse 6,6% de l'offre en contrats par rapport à la semaine précédente." Et les semaines de 4 jours du mois de mai permettront à certains employeurs d'embaucher sur de courtes périodes selon la directrice de Breizh Intérim.