Le président de la République et trois ministres ont reçu les représentants du secteur de l'hôtellerie et de la restauration pour étudier les mesures de déconfinement et de soutien au secteur. Réaction de Karim Khan, président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de Bretagne.
Le "coup de feu" n'est pas encore d'actualité pour les restaurateurs. Mais la mise en place est amorcée. Ce travail préparatoire que les cuisiniers anticipent derrière leur plan de travail, Emmanuel Macron et une partie du gouvernement en ont établi les prémices ce matin.
"Pour le moment, ce qui a été tracé, ce sont les grandes lignes pour le secteur. Il n'y a pas vraiment eu de choses concrètes, il reste encore beaucoup de questions sur la façon dont on va rouvrir" a réagi Karim Khan, le président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de Bretagne (UMIH).
Une date de réouverture encore indéterminée
Lors d'une réunion avec les professionnels du secteur de la restauration et de l'hôtellerie, le président de la République, les ministres de l'Economie, Bruno le Maire, des Comptes publics Gérald Darmanin et des Affaires Etrangères Jean-Yves le Drian, ont repoussé à la fin du mois de mai l'annonce de la date de réouverture des restaurants.
"Nous voulons réouvrir, travailler. Le plus tôt sera le mieux, mais dans les meilleures conditions sanitaires possibles pour les clients et nos salariés", reconnaît Karim Khan. "Il faut qu'on sache à partir de quand on pourra réouvrir sans mettre en péril l'activité."
Des aides pour "sauver la diversité de l'offre touristique"
Le président de la République et ses ministres ont également étendu les aides destinées au secteur. L'accès au fonds de solidarité sera élargi aux entreprises atteignant 20 salariés et réalisant un chiffre d'affaires pouvant aller jusqu'à deux millions d'euros (contre dix salariés et un million d'euros précédemment). Cette aide pourra atteindre 10 000€.
Restaurateurs, hôteliers, acteurs du tourisme et des loisirs, vous faites partie de notre quotidien, de la vie de la Nation, de cet art d’être Français. Nous mettons tout en œuvre pour vous soutenir en cette période difficile. Nous ne vous lâcherons pas. #FranceUnie
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 24, 2020
"Aujourd'hui on ouvre aussi la possibilité à davantage d'entreprises [du secteur] de pouvoir bénéficier du prêt garanti par l'Etat" explique Karim Khan. "C'est important car une entreprise, c'est fait de hauts et de bas, et face à la crise, celles qui sont déjà fragiles peuvent être complètement enterrées."
"Je n'ai rien contre les grands groupes de l'hôtellerie et de la restauration, mais si les petites entreprises disparaissent, on va se retrouver uniquement face aux grands groupes. Il faut une diversité de l'offre, sinon on risque de perdre notre originalité", rappelle le président de l'UMIH.
Loïc Le Saux a monté son restaurant à Douarnenez il y a moins d'un an. Sa PME est concernée par les annonces gouvernementales et le chef d'entreprise est confronté à cette réalité au quotidien. "On a besoin d'une date. Les salariés nous appellent pour savoir ce qu'il en est pour cet été. Plus les aides augmentent, plus le gouvernement sait que ça va être difficile pour nous. Ca ne nous met pas vraiment en confiance pour la suite", conclut le restaurateur, fataliste.