La préfète d'Ille-et-Vilaine a pris un arrêté interdisant temporairement la pêche maritime professionnelle et de loisirs, le ramassage et la commercialisation de coquillages venant de la baie du Mont-Saint-Michel et la zone conchycole d'Hirel, en raison de la contamination d'huîtres dans ces zones.
Mauvaise nouvelle pour les amateurs de coquillages. Par arrêté préfectoral, la préfète d'Ille-et-Vilaine a annoncé l'interdiction temporaire de la pêche maritime professionnelle et de loisirs, du ramassage et de la commercialisation de coquillages venant de la baie du Mont-Saint-Michel et la zone conchycole d'Hirel.
En cause : la pollution des huîtres par le Norovirus, le virus de la gastro-entérite.
"Cette contamination [est] susceptible d’entraîner un risque pour la santé humaine" affirme la Préfecture, qui précise que l'interdiction s'appliquera "jusqu'au rétablissement d'une situation sanitaire satisfaisante".
Des mesures de rappel des produits issus de ces zones ont également été mises en place.
Les ostréiculteurs du Morbihan en colère
Le Norovirus continue donc d'infecter un secteur ostréicole breton, déjà bien touché. Dans le Morbihan, un arrêté semblable à celui d'Ille-et-Vilaine a été pris le 31 décembre dernier pour cause de pollution du milieu aquatique dans la rivière de Crach, à l'anse du Pô (Carnac) et en baie de Plouharnel.Une mesure qui fait suite à deux autres interdictions survenues en décembre 2019 sur la rivière d'Auray et de Saint-Philibert. Entraînant un ras-le-bol du côté des ostréiculteurs professionnels. Ces derniers ont d'ailleurs lancé une pétition ligne pour dénoncer une profession et un littoral "qui se meurent, dans l'indifférence totale. C'est la cinquième fois en 4 ans que le secteur morbihannais subit ces interdictions. Il s’agit d’une véritable catastrophe économique et humaine que nous impose un état qui est incapable de protéger notre magnifique littoral".
Les ostréiculteurs morbihannais sont d'autant plus en colère, car ils pensent avoir identifié le problème. Ils dénoncent "des quantités astronomiques d’eau souillée qui sont déversées à la mer sans faire sourciller la communauté de communes locale (AQTA) et empoisonnent nos côtes et nos huîtres".
Fatigués de cette situation, les ostréiculteurs du Morbihan demandent "une prise en charge immédiate de l’urgence écologique et une indemnisation substantielle de tous les ostréiculteurs pour la perte d’activité et l’image entachée des huîtres de Bretagne-Sud". La pétition a déjà reçu plus de 4500 signatures ce lundi 6 janvier.
La communauté de commune d'Auray Quiberon n'a pas souhaité s'exprimer sur l'assainissement collectif.
La préfecture a quant à elle souligné que des contrôles et des recherches scientifiques étaient en cours afin de détecter et traiter le norovirus.
Mais les pluies de ces dernières semaines ont décuplé la contamination selon le préfet. "Il ne s’agit pas d’apporter une réponse ponctuelle, ce n’est pas suffisant. La réponse dans la durée c’est de traiter au fond le problème sur les réseaux d’assainissements individuels et collectifs et sur des zones tampons", nous explique Patrick Faure, le Préfet du Morbihan.