C'est devenu un rituel, une habitude, d'autant que les besoins sont grandissants au fil des ans : durant ce dernier week-end de novembre, les Banques Alimentaires organisent leur grande collecte à l'entrée des magasins ce vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 novembre. Les bénévoles, toujours en gilets orange, font appel à votre générosité.
"Bonjour Monsieur ! Vous connaissez la Banque alimentaire ?" Prospectus en main et gilet orange fluorescent sur le dos, les bénévoles sont stratégiquement postés à l'entrée du supermarché. Gentiment, ils proposent à chaque client un petit geste pour les bénéficiaires de la Banque alimentaire : "Vous pouvez donner des denrées non périssables, mais aussi pour les enfants, des couches par exemple... Vous avez aussi des sacs tout préparés si vous ne voulez pas vous embêter !"
12.000 bénévoles sont ainsi mobilisés, en Bretagne, durant ce dernier week-end de novembre pour collecter le maximum de denrées à l'entrée (ou plutôt la sortie) des magasins.
Objectif : 800 tonnes collectées en 3 jours
Une collecte qui devrait permettre de rassembler à l'échelle de notre région 800 tonnes de denrées alimentaires, c'est du moins l'objectif affiché. 800 tonnes, c'est beaucoup. Cela ne correspond pourtant qu'à 10% des besoins annuels bretons.
Chaque année, la Banque alimentaire collecte en effet dans la région 8.000 tonnes de denrées. Via sa grande collecte, comme durant ce week-end, mais aussi via les industries agroalimentaires qui donnent viandes, plats cuisinés et autres produits frais. Le reste est acheté grâce aux subventions de l'Etat et de l'Europe.
Riz, pâtes, couscous, huile, vinaigre, pots pour bébés... "L'important pour nous c'est d'avoir une variété de produits qui permet à nos épiceries sociales notamment de pouvoir délivrer l'ensemble des produits dont un ménage a besoin pour confectionner ses plats cuisinés au quotidien", explique Gilles Le Pottier, président de Banque alimentaire de Rennes et de Bretagne.
"On a des p'tits moyens, mais on veut participer"
Dans les rayons, le petit mot entendu à l'entrée du magasin fait son chemin. Marie-Claude par exemple, a ajouté à sa liste de courses, un sac préparé d'une valeur de 4 euros : "Ce n’est pas normal que des gens ne puissent pas manger à notre époque ! Quand on voit tout le fric qu'il y a un peu partout... Que d'autres n'arrivent pas à boucler leur fin de mois, c'est triste. Alors, nous, on a des p'tits moyens, mais on veut participer, on veut être solidaires."
"Quand on manque de rien soi-même c'est la moindre des choses de donner et de penser un peu aux autres, non ? J'espère que beaucoup vont faire de même" sourit Catherine avec, elle aussi, un sac destiné à la Banque alimentaire dans le caddie.
Non loin de là, Carole, bénévole depuis 4 ans à la Banque alimentaire, s'active auprès des sacs préremplis : "La somme versée permet d'acheter du frais dans le courant de l'année, c'est important aussi !" souligne celle qui donne aussi de son temps à l'épicerie sociale au Rheu. Elle y côtoie des bénéficiaires et se désole : "On se rend compte qu'il y a de plus en plus de demandes, des jeunes, des retraités, des familles, des personnes qui viennent de tous les milieux... C'est difficile pour eux, comme pour tout le monde, d'aller demander à manger, ça ne devrait pas exister. Pourquoi on en arrive là ? Qu'est-ce qu'on peut faire ?" s'interroge-t-elle. "Déjà si tout le monde peut donner un peu, ça aide, mais il faudrait qu'il n'y ait plus besoin de le faire... "
"Normal de rendre service aux autres à mon tour"
Discrète, une personne d'une cinquantaine d'années avoue à notre équipe de tournage : "Moi, j'étais comme ça, à aller aux Restos du cœur, c'est normal de rendre le service... Mon mari était en chômage et on avait quatre gosses, c'était compliqué. Aujourd'hui, je veux rendre service aux autres à mon tour. Je trouve que les pauvres gens qui n'ont pas à manger, pas d'abri, c'est normal qu'on leur donne quelque chose à manger."
Les Banques alimentaires alimentent 360 partenaires répartis sur la Bretagne. Notre souci c'est d'être au plus près de la réalité, dans la ruralité de notre territoire et de pouvoir servir l'ensemble des Bretons nécessiteux."
La Banque alimentaire peut ainsi proposer en Bretagne l'équivalent de 12 millions de repas sur l'ensemble de l'année. 110.000 personnes en bénéficient dans notre région. Sachant que la Banque alimentaire fournit 50% de l'aide alimentaire, contre 35% fournis par les Restos du Coeur, et 15% par le Secours Populaire.