Il a été journaliste indépendant et professeur d’histoire-géographique, mais sa dernière trilogie consacrée aux racines du djiadhisme l'a consacré comme l'étoile montante du polar. Il reçoit la Cabine de Pages dans son jardin de Montreuil-sur-Ille, non loin du canal d’Ille et Rance.
Une sonnerie, des barrières qui s’abaissent et quelques instants plus tard, un TER ou un TGV qui file vers Rennes ou Saint-Malo…C’est le long de la voie ferrée que Frédéric Paulin et sa famille se sont installés à Montreuil sur Ille, depuis quelques années, dans une vieille maison un peu biscornue, vieille de plus de 170 ans… Un jardin verdoyant et un bureau sous les combles, voilà un décor qui convient à celui qui se consacre à l’écriture depuis trois ans.
Frédéric Paulin s’est en effet lancé dans un ambitieux projet, remonter aux racines du djiadhisme…
"Ce projet est devenu ambitieux au fur et à mesure que je l’ai écrit. En novembre 2015, quand il y a eu les attentats au Bataclan, autour de moi, les gens s’étonnaient de la violence du sacrifice, de se faire sauter dans une foule. Pour moi, ça n’était pas nouveau, ça s’était déjà passé."
Frédéric Paulin a en effet le souvenir des attentats de 1995, au RER B St Michel avec Khaled Kelkal.
J’ai voulu rappeler à la mémoire française que c’était une construction lente qu’on n’avait pas vu arriver, qu’on avait pas soupesé comme aussi dangereuse.
Un rappel qui prend alors la forme d’une trilogie, la trilogie Belanzar, parue en moins de trois ans aux éditions Agullo. Cette fresque géopolitique et historique s’étend, de la guerre civile en Algérie à la fin des années 90 jusqu’aux attentats de 2015.
Le dernier tome est sorti peu de temps avant le confinement. C’est « La fabrique de la terreur » de la période du printemps arabe aux attentats de Charlie Hebdo. Il s’intéresse au phénomène de radicalisation qui pousse des jeunes à s’engager dans l’armée de Daesch.
Je n'ai pas de contacts avec les services de la DGSE ou des repentis qui viendraient me voir.
Un roman extrêmement documenté. « Je lis beaucoup, je regarde des films de l’INA, j’ai encore des journaux du milieu des années 90 et même des dernières années, des événements de 2015, je m’appuie là-dessus. Mais je n’ai pas de contacts avec des repentis qui viennent me voir ou avec des services de la DGSE. »
Décrypter la grande histoire, au travers de la petite… Voilà la méthode de l’auteur pour inviter le lecteur à s’interroger.
« J’ai une obligation de documentation assez importante avant l’écriture et je m’aperçois qu’il existe des zones grises dans la grande histoire et j’insère ma fiction, mes personnages dans ces petites zones et grâce à ça, en fait, je porte le lecteur et je vais essayer de poser des questions, de questionner cette histoire récente, la position de la France par exemple. Le roman permet ça. »
Je suis un auteur politique.
Un roman que Frédéric Paulin veut engagé, lui qui se considère comme un « auteur politique ». «Je questionne des sujets qui ne sont pas tabous mais qui sont très peu documentés. On parle très peu de la politique française en Afrique, ce qu'on a fait, ce qu’on a destabilisé comme petit pays, ce qu’on n’a pas voulu voir. Je suis politique et je pense que le roman, le roman noir particulièrement est un roman qui doit être engagé."
« La guerre est une ruse », le premier tome de sa trilogie a été par le grand Prix du roman noir du festival du film policier de Beaune, et également par le prix des lecteurs Quai du polar. Son troisième tome a lui déjà été racheté par une société de production qui souhaite l’adapter pour en faire une série télévisée. « Je serai co-scénariste, c’est une nouvelle aventure. »
Références
- La guerre est une ruse, éditions Agullo
- Les prémices de la chute, éditions Agullo
- La fabrique de la terreur, éditions Agullo
La carte postale du libraire
Laurine Queverdo Rennes, de la librairie Ty Bull Tome 2 , rue Saint-Hélier à Rennes, une librairie spécialisée en bande dessinée partage ses coups de cœur.
- Hubert et Zanzim, Peau d’homme, Glénat
- Sansuke Yamada, Sengo, Castermann
Château de sable, la rubrique des jeunes lecteurs
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22 cartes fourmillant de détails pour découvrir les dangers qui menacent la terre et ses habitants mais aussi des initiatives qui donnent de l’espoir.
Dave Skinner et Aurélie Guillerey, "A force de crier au lion", Little Urban : Des illustrations pleines de fantaisie pour raconter l’histoire de la petite Lucie Lupin qui a l’air tellement adorable qu’on ne peut pas croire qu’elle puisse raconter de si gros mensonges…
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Pour se débarrasser des enfants menteurs ou trop bavards, il y a le Croc M, un monstre finalement gentil, inventé par la morbihanaise Catherine Latteux.
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