Frédéric représentera la Bretagne au Championnat de France de barbe. Depuis deux ans, il laisse pousser la sienne et en prend soin au quotidien. Il fait aussi partie de clubs de barbus, un moyen de rencontres et d'actions solidaires.
"J'ai toujours eu des barbes, des boucs, des colliers" dit Frédéric. Depuis deux ans, il s'est décidé à laisser pousser cette barbe entièrement, une "barbe complète" comme on dit. Ce 22 juin, cet habitant de Pleumeleuc (35) sera l'unique candidat pour la Bretagne, pour la troisième édition du championnat de France de barbe à Paris.
Il fait partie des 86 sélectionnés, sur 301 candidatures et concourt dans la catégorie "barbe de moins de 20 cm". L'organisation explique "sa barbe est représentative d'un bon entretien, avec une belle coupe. Bien uniforme." La date pourrait-elle lui porter chance ? Ce sera aussi son anniversaire.
Pour lui, c'est une première, "histoire d'aller voir les collègues". Et il y aura du beau monde comme Guillaume Renouf dans la catégorie "Verdi" (barbe et moustache en crochet", champion de France 2018 ou encore Yohann Catton.
La barbe s'est imposée dans sa vie, ne serait-ce qu'au quotidien. Il s'en occupe tous les jours, la lave, la brosse. Les accessoires s'empilent : brosse en poils de sanglier, peigne en bois pour "éviter l'électricité statique", petite tondeuse et chavette pour les finitions ou "les petits détails comme sur les joues" explique-t-il.
La barbe n'échappe pas aux amalgames : "quand je l'ai laissé pousser, j'ai eu des remarques, on m'a demandé si je me convertissais." Quelques allusions aussi à la saleté supposée, notamment après une étude qui n'a pas fait de bien à la communauté des barbus.
La barbe, un esprit
La barbe rime bien avec communauté. Frédéric est depuis sept mois membre des Bearded Villains, un groupe international venu des États-Unis et qui rassemble 90 membres en France. Ce "club" est sélectif avec une période de probation de six mois et s'engage sur des valeurs. Chaque événement organisé se veut caritatif, les bénéfices sont obligatoirement reversés à des associations. Sur les réseaux sociaux, Frédéric s'affiche aussi avec la Bebar Family, les BBL (Bearded brothers & lifestyle). C'est là qu'il affine sa technique et qu'il échange. "Ce sont des groupes très chaleureux".
La barbe est devenue une histoire de famille, grâce à Frédéric. Son père, le parrain de sa fille s'y sont mis. Il se souvient en souriant d'une anecdote avec son grand-père maternel : "je m'étais rasé exprès pour lui, pour lui faire plaisir étant plus jeune. Il m'a dit 'Je viens du Portugal pour te donner un peu de poils !' Maintenant, quand je vais au cimetière, je lui dis 'regarde' !"