Confinement : la vie s'organise entre angoisse, colère et philosophie !

Plein soleil et pourtant les rues sont quasi-vides depuis ce mardi matin à Saint-Jacques Aéroport, près de Rennes. La population s'est endormie sous le choc des mesures de confinement annoncées hier pour contrer l'épidémie de Coronavirus. Drôle d'ambiance !

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Saint-Jacques-Aéroport, déjà bien calme car les avions ne décollent plus pour cause de travaux des pistes. Mais depuis ce matin, malgré le beau temps, presque plus d'enfants dans les rues. Les personnes âgées, nombreuses dans ce quartier résidentiel avec maisons individuelles, regardent timidement à leur balcon. Le silence s'insinue peu à peu et les voitures restent stationnées devant les habitations. Le petit défilé des enfants à la sortie de l'école communale, a lui aussi été ajourné. 

Dans les commerces : file d'attente et morosité

Ici, on ne compte qu'une poignée de commerces, tous alignés le long de la rue principale. Hier soir, l'épicerie était ouverte. Ce matin, c'était porte close. Le coiffeur avait aussi baissé ses rideaux. Seules la boulangerie, la pharmacie et le bar-tabac-presse accueillent des clients.

Au Bar-Tabac de l'Aviation, le patron Alain Granger, a déjà réduit la voilure depuis lundi et ne sert plus ses habitués au comptoir. Pour les ouvriers de passage, il vendait du café chaud à emporter. Mais avec le confinement, cette clientèle aussi va disparaître.

Il nous reste le loto et les jeux à gratter. Le PMU, c'est fini. Je viens d'apprendre que les courses de chevaux sont arrêtées jusqu'au 15 avril !" explique Alain Granger.

L'établissement a écoulé hier en une journée ce qui part normalement en une semaine en cigarettes. Ce matin, il y avait la queue au centre de réaprovisionnement de Rennes
.

 Les stocks s'amenuisent. Il n'a pas pu trouver de quoi remettre des paquets en rayon. Installé depuis cinq mois seulement, il espère l'aide des banques pour éviter de mettre la clef sous la porte. 


Devant la petite boulangerie du coin, les habitués ont été rejoints par de nouveaux clients. Tous respectent les distances de sécurité  avant de rentrer au compte-goutte pour aller chercher leur pain.

Pas la peine de rentrer à la pharmacie pour acheter du gel hydroalcoolique :depuis la crise du coronavirus, une affichette sur la devanture précise qu'il y a rupture et aucun gel n'a été fabriqué dans l'officine. Plus de thermomètres non plus, sauf d'anciens modèles à prise rectale.

Là aussi, les clients attendent à bonne distance  pour venir chercher leurs médicaments.


S'organiser pour soi et ses proches : un vrai casse-tête

Fabienne, une habitante, enseignante, contactée par téléphone exprime son inquiétude :

J'ai mal dormi cette nuit. Ce matin, je me suis réveillée, j'avais un mail de mon collège pour me porter volontaire pour assurer une permanence de garde pour les enfants des personnels soignants dans mon établissement scolaire. Je ne peux pas. Ce matin, je dois aller au plus vite au garage récupérer ma voiture avant qu'il ne ferme et tenter de me rendre en Mayenne où réside ma mère de 86 ans, qui a eu une infection pulmonaire récemment.

Sa mère vit seule, avec juste des visites des aides à domicile et une livraison de repas. Les aides ne peuvent plus passer car elles sont débordées et doivent garder leurs propres enfants à domicile. Le voisinage ne viendra plus non plus veiller sur la vieille dame.

"Je vais imprimer l'attestation de déplacement dérogatoire et me fabriquer un masque avec du tissus pour tenter de protéger ma mère quand je serais en contact avec elle !"
 

Apprendre à occuper les enfants !

Avant que tout le monde ne soit contraint de rentrer chez soi, une mère et sa fille ont fait une dernière marche à pied dans les rues du quartier. La maman, elle aussi enseignante, donne des devoirs à ses élèves sur internet. L'adolescente ne se dit pas trop stressée : "je vais bricoler, je fabrique des petites maquettes de voitures, ça va m'occuper  ! et puis nous avons un balcon dans l'appartement. S'il fait beau, on fera un peu de sport à l'air libre" Sa maman sourit : "Il faut trouver un rythme, lire, regarder des séries ou la télé. En tout cas, se faire un programme pour ne pas se laisser aller !"

Seule inquiétude pour elle : son aînée est stagiaire à l'école de sage-femmes au CHU de Rennes. Elle peut-être réquisitionnée pour des gardes pour le personnel.

La garde des enfants  : une vraie épine dans le pied pour les familles du quartier comme pour ce papa : "Moi j'en ai trois. Là , il va falloir qu'ils restent confinés durant 45 jours. Déjà ça commence à être dur et pourtant j'ai une maison avec de l'espace. Mais, ils ne peuvent plus aller voir leurs copains et ne peuvent plus sortir. Ca va être chaud !"

 A Saint-Jacques-de-la-Lande, ce mardi 17 mars 2020, premier jour du confinement général, ressemble un peu à un jour d'été languissant où la population serait toute partie en vacances. A la seule différence près, qu'aujourd'hui, volets et persiennes n'ont pas été fermés !



 
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