Coronavirus : les déchets, un facteur de transmission encore sous-estimé

La durée de vie du Covid-19 sur les surfaces est encore mal déterminée. Si la désinfection régulière est préconisée, qu'en est-il du risque de contamination lié aux déchets ? Un éboueur et une infirmière libérale s'interrogent et s'inquiètent.


"Ne pas sortir les poubelles à la dernière minute, quand on voit le camion des éboueurs arriver. Mais plutôt la veille, pour diminuer les risques". Robert (prénom d'emprunt), éboueur dans l'agglomération rennaise, en est convaincu :  face à l'absence de données scientifiques avérées sur la survie du Covid-19 sur les surfaces, "plus on attend, plus on diminue les risques de transmission du virus" dit-il. "Les horaires des personnels ont été décalés afin que les collègues se croisent le moins possible. Ce n'est pas pour voir les riverains sortir leur benne le matin. Il faut que les gens en prennent conscience et changent leurs habitudes" s'alarme-t-il.


"Toutes les précautions sont bonnes à prendre"


Avec une moyenne de 700 poubelles ramassées par camion, les éboueurs rennais sont au contact des déchets des malades ou malades potentiels confinés à domicile. "Certains ne ferment pas leur sac correctement et laissent gants, masques et mouchoirs apparents. Même si nous sommes équipés de gants de travail, toutes les précautions sont bonnes à prendre" explique le rippeur.

La métropole de Rennes appelle d'ailleurs ses habitants à plus de rigueur dans la gestion de leurs déchets. La collectivité explique sur son site que "les lingettes, masques, mouchoirs et gants à usage unique doivent être placés dans un autre sac fermé avant d'être jetés dans la poubelle des déchets ménagers".
 

Si les tournées de ramassage des déchets ménagers et recyclables de la métropole d'Ille-et-Vilaine n'ont pour le moment pas changé, certaines villes ont décidé de cesser le ramassage des déchets recyclables.

Les bacs jaunes ne sont plus ramassés à Vannes et Fougères. Plusieurs raisons sont évoquées comme la limitation des capacités de stockage ou la protection des personnels chargés du tri. Car nombreux sont ceux qui trient mal leurs déchets.  Mouchoirs et essuie-tout se retrouvent encore sur les tapis de tri, faisant porter des risques accrus sur les agents.


"Modifier les règles de collecte"


Cette inquiétude face aux déchets à risque infectieux, les infirmiers libéraux la partagent également. Depuis le début de l'épidémie, ils manquent de masques pour se protéger tout en continuant à travailler auprès de patients infectés ou potentiellement infectés. Conséquence : la production de déchets d'activités de soin à risque infectieux (DASRI).

Sylvie H., infirmière libérale dans le pays de Brocéliande, exécute tous les jours une tournée auprès de ses patients. "En tant qu'infirmière, j'ai été formée sur la manière de prendre en charge les DASRI" précise-t-elle.

Elle en appelle donc à "une modification des règles de collecte". "Peut-être serait-il bon d’envisager une tournée sur l’ensemble des communes avec des sociétés spécialisées comme la Sodicome ou la collecte médicale" s'interroge-t-elle.

Cependant, pour le moment, les autorités sanitaires ne considèrent pas les mouchoirs, gants et masques de tout à chacun, infectés ou non, comme devant faire l'objet d'une collecte particulière et séparée.
 
5 conseils pour mieux gérer ses déchets

1 - Jeter mouchoirs, gants et autres déchets de soin dans un sac séparé et fermé qui sera ensuite mis dans la poubelle des ordures ménagères
2 - Bien fermer son sac des ordures ménagères
3 - Sortir ses poubelles la veille du passage des éboueurs
4 - Désinfecter les surfaces contact régulièrement (poubelles, poignées...)
5 - Appliquer les gestes barrières et se laver souvent les mains
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