Depuis le 4 mai 2020, plus de 500.000 tests ont été réalisés en Bretagne. A Javené, près de Fougères, le laboratoire public Labocea tourne à plein régime. C’est l’un des principaux centres d’analyses en Bretagne.
Sous leur combinaison intégrale, masqués, les six membres de l’unité spéciale Covid de Javené (35) sont concentrés. Dans la pièce spécialement réservée aux analyses SARS-CoV-2, seuls les bruits des machines se font entendre. L’équipe doit aller vite et être efficace.
Dans ce laboratoire, les tests arrivent la nuit. Ils doivent être analysés dans la journée et les résultats doivent être rendus avant 17h. Au total, ici, on analyse en moyenne 1.200 tests par jour.
L’équipe est récente. Créée en août, la majorité des membres est arrivée cet été. Manon Flouriot, 24 ans, venue en renfort, pilote les missions. "C’est un travail très minutieux, les étapes demandent une concentration extrême. Nous ne sommes pas nombreux. C’est très fatigant, nous avons de grosses journées. En ce moment, on ne compte pas nos heures", confie-t-elle.
D’une centaine d’analyses à près de 1.500 par jour
Le laboratoire de Javené travaille avec six groupements de laboratoires privés en Ille-et-Vilaine. A Javené, on se charge seulement des analyses."Nous sommes un laboratoire sous-traitant. Les laboratoires privés se chargent des prélèvements sur les patients. Nous effectuons les analyses et rendons les résultats aux biologistes. Ces derniers se chargent d’alerter le patient", détaille Eric Le Dréan, directeur général de Labocéa.
Si au mois d’août, le site analysait une centaine de tests, désormais, il couvre douze fois plus de tests quotidiennement, soit un tiers des analyses Covid en Ille-et-Vilaine. Pour atteindre ces chiffres, tout n’a pas été si simple.
De labo véto à labo médico
Dès le début de la crise, le directeur de l’établissement a négocié avec l’Agence Régionale de Santé. Habituellement, ce laboratoire effectue des analyses vétérinaires, en partie sur des bovins. 350.000 échantillons sont analysés chaque année en santé animale.
Pour "se transformer" en laboratoire médical, Javené a donc obtenu une dérogation en avril dernier. "Les méthodes que l’on utilise en santé animale sont exactement les mêmes en santé humaine. Nous n’avons pas eu de mal à s’adapter à la technique COVID PCR. En revanche, nous avons eu plus de difficultés administrativement, car aujourd’hui selon la réglementation française, les laboratoires médicaux sont dédiés à la santé humaine", explique Eric Le Dréan.
En plus de Javené, deux autres sites de Labocéa en Bretagne, à Ploufragan et Quimper, effectuent des analyses Covid. Au total, 2.500 tests sont analysés quotidiennement sur ces trois sites.