En Bretagne, les petites entreprises ne connaissent presque pas la crise. En tout cas jusqu'en 2021. D'après une étude de l'Insee publiée aujourd'hui, près de neuf entreprises sur dix créées dans notre région en 2018 étaient encore actives trois ans après. Une pérennité des structures supérieure à la moyenne nationale.
86%. C'est le pourcentage d'entreprises bretonnes créées en 2018 encore actives trois ans après, selon une étude de l'INSEE publiée ce jeudi. Un chiffre supérieur de quatre points à la moyenne nationale... et une tendance à la hausse par rapport à la génération des entreprises créées en 2014 (+ 2.7%).
Un capital de départ plus important
Pour expliquer cette solidité, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. À commencer par les finances.
À leur démarrage, 31% des entreprises bretonnes démarrent avec plus de 40 000€, un capital dont ne disposent que 24% des entreprises au niveau national. Et ces fonds sont le plus souvent issus d'emprunts bancaires : près de la moitié des créateurs bretons (42%) font appel aux banques pour constituer le montage de leur structure, quand ils ne sont que 27% à l'échelle nationale. En France, 63% des entrepreneurs ne sollicitent souvent au départ que leurs ressources personnelles.
Près de 9 entreprises bretonnes sur 10 encore actives 3 ans après
La pérennité des entreprises bretonnes varie selon leurs statuts juridiques et le secteur d'activité dans lequel elles s'inscrivent.
Les sociétés par exemple résistent mieux aux premières années d'exercices que les entreprises individuelles qui sont 11% à cesser leur activité au cours de la première année.
En matière de domaine d'activité, les entreprises créées dans les activités financières et d'assurance, l'industrie et l'administratif sont les plus résistantes. Les entreprises de transport ou de ménage sont elles plus fragiles.
Le profil des entrepreneurs joue également dans la solidité des entreprises. À caractéristiques identiques, le diplôme et l'âge de l'entrepreneur ont une incidence. Les structures créées par des entrepreneurs diplômés au-delà du bac + 3 semblent mieux résister. De même que celles fondées par des entrepreneurs âgés de 30 à 54 ans.
En revanche, le fait d’être une créatrice ou un créateur n’a pas d’impact observé sur la pérennité d’une entreprise.
De jeunes entreprises plus résistantes en dehors des villes
La zone d'implantation de l'entreprise a aussi un impact sur sa durée de vie. Les chances de pérennité augmentent avec l’éloignement d’un pôle urbain... en partie en raison de la concurrence plus dense dans les villes. De même, les entreprises dont la clientèle est locale ont plus de chance que celles à la clientèle régionale.
Des entreprises bretonnes affectées par la crise sanitaire.
Les entreprises bretonnes créées en 2018 n'ont pas été épargnées par la crise sanitaire.
Près de deux tiers d'entre elles encore actives en 2021 ont eu recours à des dispositifs d'aides de l'Etat au moment de la pandémie. Parmi les aides les plus utiles aux jeunes entreprises bretonnes, le report des échéances fiscales et sociales, les prêts garantis par l'Etat ainsi que le dispositif de chômage partiel.
Des mesures salvatrices : près de 85% de ces entreprises concernées dans notre région indiquent que ces aides ont permis de préserver leur activité totalement ou partiellement.
Un soulagement à nuancer toutefois : depuis 2022 et l'arrêt progressif de ces dispositifs, le nombre de défaillance d'entreprises est en forte augmentation. Particulièrement lorsque ces structures sont de très petites entreprises.