Dinan : Faut-il fermer la maternité ? Professionnels et élus s’opposent sur la question

Depuis plusieurs semaines usagers, salariés et élus montent au créneau pour dire leur opposition à une éventuelle fermeture de la maternité de Dinan. Une fermeture préconisée par de nombreux professionnels de santé.

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Le gouvernement assure vouloir maintenir la maternité de Dinan, le maire et Président du conseil de surveillance de l’hôpital Didier Lechien explique que « la fermeture n’a jamais été envisagée ». Pourtant le personnel hospitalier de Dinan prend cette question très au sérieux, au point d’organiser des rassemblements et de demander à l’ARS et à tous les élus du territoire de prendre position officiellement.
 

« La proximité n’est pas gage de sécurité »


A l’origine de cette inquiétude la fusion prévue des hôpitaux de Saint-Malo, Dinan et Cancale et la prise de position des professionnels de la périnatalité. Parmi eux Pascale Le Pors, cheffe du service gynécologique-obstétrique de l’hôpital de Saint-Malo.

Celle qui est aussi vice-présidente du Syndicat des gynécologues obstétriciens de France  (Syngof) estime que, dans un contexte de fusion des trois établissements hospitaliers de Saint-Malo, Dinan et Cancale, maintenir les maternités de Dinan et de Saint-Malo c’est « prendre le risque de paupériser les deux services de maternité ».

Dans son communiqué l’intersyndicale qui regroupe une vingtaine d’organisations de professionnels appellent à la responsabilité politique. Elle estime qu’une restructuration doit être menée car « la dissémination de l'offre de soins en maternité sur chaque territoire de santé est un facteur déterminant de risque de perte de qualité et de sécurité des soins ».

Pascale Le Pors explique :

« En obstétrique les choses vont très mal très vite et il est essentiel d’être avec une équipe qui se connaît bien et qui connaît bien les lieux. Le turn-over des médecins remplaçants est un problème ».

 
Quant à l’argument qui consiste à dire que la proximité est essentielle, la chirurgienne et gynécologue répond « sur le territoire de Saint-Malo seuls 2 accouchements hors site ont lieu pour 1000 naissances ».

Pour tous ces professionnels de la périnatalité il faut donc fermer les petites maternités qui ne répondent pas aux exigences de sécurité et améliorer en parallèle les réseaux routiers, le transport des parturientes, les hébergements en hôtel hospitaliers. « Une évolution urgente inéluctable du fait de la démographie médicale » conclut le communiqué. 
 

Un discours qui passe très mal à Dinan


A Dinan le personnel est inquiet. Pas seulement ceux qui travaillent à la maternité. Car ici tous ont conscience que si la maternité venait à fermer de nombreux services seraient en danger. Christian Bougis, secrétaire du syndicat F.O. explique

« si la maternité ferme alors on n’aura plus d’anesthésiste et on va donc perdre le service de cardiologie, la pneumo et tous les services qui nécessitent des interventions. Le urgences aussi disparaîtront ».


Il reproche à Madame Le Pors de faire peur aux Dinanais et de sous-entendre que la maternité de Dinan n'est pas sûre. "Déjà 20 patientes ont retiré leur dossier de chez nous depuis ses premières déclarations dans la presse !" s"émeut le représentant syndical.
 
Et s'il faut qu'une seule maternité alors "pourquoi pas fermer Saint-Malo ?" avance Christian Bougis.

L’Agence Régionale de Santé, le maire Didier Lechien, le sénateur Michel Vaspart assurent tous que même s’il y a fusion les deux maternités seront maintenues. Interpellé par le même sénateur costarmoricain le Secrétaire d'Etat auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé  Adrien Taquet a rappelé "la volonté de l'ARS d'assurer l'accès aux soins dans deux bassins de vie relativement étendus".

Pourtant rappelle Pascale Le Pors, Madame Buzyn a expliqué qu'après les fusions il n'y aurait plus de "doublon" de services dans un même groupement hospitalier.

Les équipes de l’hôpital de Dinan attendent aujourd’hui des garanties. Tous sont conscients que dans un contexte d’économies générales et à quelques semaines d’une échéance électorale les promesses n’engagent que ceux qui les croient.


 
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