Alors que la France fait partie des quatre pays qui doivent remettre leur avis le mois prochain pour prolonger ou non l’autorisation du glyphosate, le syndicat agricole majoritaire FNSEA monte au créneau pour défendre ce produit, notamment en Ille-et-Vilaine.

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Le débat sur le glyphosate est loin d’être tranché. En juin 2021, la France devra se prononcer sur le maintien ou non de l’herbicide le plus vendu au monde au niveau européen. A l’approche de cette échéance, les agriculteurs de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) montent au créneau pour défendre ce produit. Ils refusent toute interdiction, comme l’avait envisagé en 2017 le président de la République Emmanuel Macron avant de revenir sur cette décision.

"On a encore besoin du glyphosate"

Ce lundi 10 mai, des agriculteurs de la FDSEA 35 (Fédération départementales des syndicats d’exploitants agricoles), se sont réunis à Grand-Fougeray, en Ille-et-Vilaine, pour défendre ce produit qu’ils jugent nécessaire à leurs cultures. Thierry Moreau, éleveur laitier et de volailles, est notamment venu avec un litre de liquide pour symboliser la quantité de glyphosate qu'il épand sur 1 hectare de terre. "Il est recommandé d’en utiliser 3 litres par hectare, j’en utilise trois fois moins !", met-il en avant.

Avant de semer son maïs, Thierry préfère ne pas labourer, par souci d'économie, et pour préserver la qualité du sol. "Cela fait 22 ans que je ne laboure plus, c'est un vrai gain de temps en mécanisation, en consommation de gasoil, et on stocke du carbone dans les matières organiques qui restent en surface", explique l'éleveur, avant d'ajouter : "On a encore besoin du glyphosate. S’il n’y a plus de glyphosate, ce serait une réelle impasse pour moi". 

Thierry Moreau se dit tout de même prêt à utiliser une alternative : "Mais il faut nous prouver que cela fonctionne et que cela ne nous coûte pas 4 fois plus cher".

Des alternatives qui restent minoritaires

Depuis la proposition du président de la République d’interdire le glyphosate avant d’être repoussée, des alternatives devaient être testées. Pour l’heure, les expérimentations ont peu avancé : désherbage mécanique, diversification des cultures… Ces techniques restent encore minoritaires selon Joël Labbé, sénateur écologiste du Morbihan à l'origine de la loi qui interdit le glyphosate dans les jardins publics et chez les particuliers. "Le glyphosate, est un désherbant total", rappelle-t-il. "Les agriculteurs, s’ils veulent chercher des molécules ou des produits qui sont aussi radicaux que le glyphosate, jamais on ne le trouvera". Pour l'élu, la France ne doit plus reculer et demander la fin du glyphosate.

En attendant, les études sur les impacts sanitaires du glyphosate se multiplient. Classé cancérogène probable par l'Organisation mondiale de la santé dès 2015, le glyphosate diminue aussi la fertilité des humains, même à faible dose, d'après une étude rennaise. Aurore Gély-Pernot, chercheuse à l'Institut de recherche en santé, environnement et travail a travaillé sur cette étude : "La dose qui a été utilisée dans notre étude est identifiée au niveau de l’Europe comme n’ayant pas d’effets nocifs si l’homme y est exposé de façon journalière. Pourtant, une autre étude montre qu’à cette dose supposée non nocive, il peut y avoir des effets." L'herbicide le plus utilisé au monde (notamment dans le Roundup de Bayer-Monsanto) n'a pas fini de diviser.

 

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