Alors que Bayer/Monsanto va indemniser les victimes américaines du glyphosate à hauteur de 10 milliards, le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest dénonce l'inaction du gouvernement français : le désherbant est toujours commercialisé en France.
Pour le Collectif de soutien aux victimes des pesticide de l'Ouest, la situation est "ubuesque".
D'un côté, pour en finir avec la majorité des procédures en cours et à venir, Bayer/Monsanto versera plus de 10 milliards de dollars aux 125 000 Américains atteints d'un cancer lié au Roundup.
D'un autre côté, la multinationale spécialisée dans les produits pharmaceutiques et l'agrochimie continuera de vendre l'herbicide à base de glyphosate. Sans préciser sur les emballages, les risques de cancer encourus par les utilisateurs.
Classé "cancérigène probable" par l'Organisation mondiale de la santé en 2015, le glyphosate devait être interdit en France d'ici 2021. Un engagement d'Emmanuel Macron qui ne s'est pas concrétisé.
Monsanto indemnise les personnes atteintes de cancer, donc reconnaît implicitement sa responsabilité (...) Mais la firme continue d'affirmer que son produit est inoffensif pour la santé humaine
Le Collectif de soutien aux victimes des pesticide de l'Ouest dénonce l'attitude ambivalente de Monsanto: "Monsanto indemnise les personnes atteintes de cancer, donc reconnaît implicitement sa responsabilité : son herbicide tue des gens. Mais la firme continue d'affirmer que son produit est inoffensif pour la santé humaine. Notre gouvernement ferme les yeux, revient sur se promesses parce-que l'intérêt économique des lobbys (fabricants, coopératives, FNSEA), est plus fort que la préservation de la santé des populations".
L'association demande au gouvernement d'interdire la vente du glyphosate et d'accompagner la transition des agriculteurs qui utilisent toujours l'herbicide.
"Le glyphosate est l'une des molécules que l'on retrouve en premier dans les eaux bretonnes et de l'ouest. Il est donc urgent de basculer vers une agriculture qui n'utilise plus ces poisons" souligne le Collectif.
Des milliers de "pisseurs de glyphosate" ont porté plainte contre Bayer/Monsanto en 2019 en France. Ils espèrent que la responsabilité de la multinationale sera reconnue par la justice.