Fermée depuis 9 mois, la RD 62, près de Landujan, au Nord de Rennes, pourra peut-être rouvrir prochainement. A cause de la chute fréquente d'arbres, elle restait interdite, compliquant la vie des riverains. Jusqu'au bout, le propriétaire du sous-bois a refusé d'abattre les arbres jouxtant la route.
La route départementale 62 résonne depuis ce mercredi 9 décembre des bruits des tronçonneuses. Voici neuf mois que cette route reliant Landujan et La Chapelle-du-Lou-du-Lac, au Nord-Ouest de Rennes, est fermée à la circulation. Seuls les riverains peuvent s'y engager, pour accéder à leur domicile.
Les cars scolaires et le facteur ne passent plus
A chaque coup de vent, des arbres du bois environnant viennent s'affaisser sur la chaussée, emportant parfois dans leur chute les cables du réseau téléphonique.
Début mars 2020, la Région Bretagne a décidé de ne plus faire circuler ses cars scolaires sur cette route, obligeant les quelques familles qui vivent dans le secteur à emmener leurs enfants un kilomètre plus loin, à l'arrêt d'autocar d'un autre axe routier.
Les facteurs ne s'aventurent pas davantage sur la RD 62, et ce sont les maires des deux communes voisines, Landujan et La Chapelle-du-Lou-du-Lac, qui apportent le courrier à leurs administrés.
"Arbres historiques"
En cause, la proximité du bois environnant, qui n'est plus entretenu depuis longtemps. Le propriétaire de la parcelle n'a jamais voulu abattre un arbre. La départementale longe l'allée qui mène à son château. Aux demandes insistantes du maire de La Chapelle-du-Lou-du-Lac, il répondait invariablement que "ces arbres sont historiques".
Après l'annonce que le ramassage scolaire sera interrompu sur cette portion de route, en mars dernier, Patrick Herviou, maire de La Chapelle depuis 12 ans, empoigne à nouveau son téléphone pour persuader le propriétaire récalcitrant d'engager des travaux d'abattage. "J'ai haussé le ton, mais il ne voulait rien savoir" . Il y a deux semaines, le propriétaire est décédé, à l'âge de 78 ans.
Des abattages sur un kilomètre et demi
Ce mercredi 9 décembre, c'est l'un de ses enfants, son fils, qui a commencé à déblayer le terrain, avec l'aide d'un ami. Les arbres fragiles et menaçants se succèdent sur environ 1 kilomètre et demi, de chaque côté de la route.
"Manque d'entretien"
"A mon avis, ça ne va pas avancer bien vite" s'impatiente Linda Percherel, qui habite à proximité du château. A la tête d'une entreprise de travaux agricoles, elle souhaitait racheter le terrain pour "l'entretenir". D'après Madame Percherel, les conditions climatiques ne sont pas seules responsables de ces chutes. "Depuis 14 ans que j'habite ici, je vois des arbres tomber à cet endroit. Donc je pense que c'est à cause d'un manque d'entretien."
Une chose est sûre: les maires des deux communes voisines ont hâte de voir évacuer les arbres menaçants. "Je serai rassuré quand je verrai le travail fini", confie Patrick Herviou.