Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné ce jeudi 27 octobre 2022 en comparution immédiate une jeune habitante de Maen-Roch (Ille-et-Vilaine) pour s'être livrée à un trafic d'héroïne.
C'est un banal contrôle routier des policiers de Fougères qui a conduit les enquêteurs à démasquer la tête du réseau d'héroïne, une jeune femme de 27 ans, originaire de Parigny (Manche) et installée à Maen-Roch, en Ille-et-Vilaine.
Lors de ce contrôle, un homme positif aux stupéfiants est d'abord arrêté, et une perquisition a été menée à son domicile.
En arrivant sur place, les enquêteurs ont surpris sa compagne avec un sac-poubelle à la main, qu'elle allait déposer dans un champ. À l’intérieur, se trouvaient près de 900 g d'héroïne et la carte Vitale de cette jeune femme, qui se révélera être la tête du réseau.
Les enquêteurs ont pu établir que la prévenue, sans emploi ni ressources avait réalisé sept voyages vers la Belgique, parfois en compagnie d'un habitant de Beauvoir (Manche) de 41 ans qui comparaissait ce jeudi 27 octobre 2022 à ses côtés.
Elle a commencé l'héroïne "après un accouchement un peu compliqué"
Ces deux personnes, manifestement réunies par "la toxicomanie", avaient donc finalement été placées en détention le 18 octobre 2022 et fait l'objet d'une comparution à délai différé. Ils ont tous les deux reconnu les faits.
La prévenue a en effet indiqué consommer de l'héroïne "depuis près de six ans", après "un accouchement un peu compliqué" qui avait "fait ressurgir pas mal de choses" chez cette jeune femme originaire de Normandie.
"On se lève le matin et on ne vit que pour ça, parce que si on n’a pas notre dose, on ne tient pas, et un jour, on se réveille en garde à vue. (...) Ce n'est pas un plaisir de faire tout ça", a en effet déploré la jeune mère.
Jamais condamnée et "jamais contrôlée", elle s'était ainsi lancée dans le trafic dans la région des Portes du Coglais car "ça n'allait pas du tout au niveau financier" et qu'elle subissait "des pressions". "Ça a été la dégringolade", a confirmé son avocate, Me Stéphanie Peltier, qui a donc réclamé une "prise en charge beaucoup plus ciblée, contraignante et sérieuse".
Son complice a lui aussi sombré "à la naissance" de sa fille
Son co-prévenu - déjà connu de la justice pour des faits relatifs aux stupéfiants - est pour sa part "consommateur depuis une dizaine d'années", lui aussi "depuis la naissance de [sa] fille", aujourd'hui âgée de onze ans. Il a toutefois "toujours maintenu son emploi" et est également "aidant de sa grand-mère", chez qui il réside à Beauvoir, comme l'a fait valoir son avocat Me Olivier Pacheu.
La procureure de la République avait de son côté dénoncé "des faits particulièrement graves de revente d'héroïne dans des quantités importantes" de cette drogue, aux "conséquences d'overdose mortelle", dans un milieu "particulièrement criminogène". Elle a toutefois réclamé une sanction qui laisse "une perspective de faire sortir" la jeune femme "de cette spirale" en lui "permettant de se réinsérer, de quitter l'héroïne et de retrouver un emploi et un lien avec sa fille".
La représentante du ministère public avait donc requis à son encontre une peine d'un an de prison ferme et un autre avec sursis probatoire pendant deux ans à l'encontre des deux prévenus afin que ces deux-là soient contraints à des soins, à travailler et à "fixer [leur] résidence".
Le tribunal correctionnel de Rennes a finalement suivi en tous points les réquisitions, en prononçant toutefois la relaxe du quadragénaire pour les faits "d'offre ou cession" de stupéfiants. Les deux ont donc une peine d'un an de prison ferme à exécuter, outre cette autre année avec sursis probatoire. Le tribunal a prononcé un aménagement de la partie ferme sous forme d'une détention à domicile sous surveillance électronique. La jeune femme l'effectuera "chez ses parents" à Parigny, et son co-prévenu à Beauvoir "chez sa grand-mère".
[SG/CB (PressPepper)]