La Cour d'appel de Rennes a rejugé, ce mardi 25 octobre 2022, un habitant de Plumelin (Morbihan) pour le "double viol" qu'il aurait commis avec un ami en octobre 2012 sur sa compagne de l'époque.
La cour d'appel de Rennes a rejugé, ce 25 octobre 2022, un habitant de Plumelin, dans le Morbihan. Il comparaissait pour le "double viol" qu'il aurait commis avec un ami en octobre 2012 à Saint-Avé sur sa compagne de l'époque.
Celle-ci avait en effet porté plainte le 7 mars 2013 auprès de la gendarmerie de Vannes pour des faits de "viol", mais aussi pour des "violences" et le "vol de son argent" .
Elle avait alors livré le récit d'un "double viol" commis six mois plus tôt, en octobre 2012, par son compagnon de l'époque et l'ami de celui-ci. Tous trois vivaient alors chez "un majeur protégé" dans un petit appartement, à Saint-Avé.
L'ami se serait "jeté sur elle", lui donnant "une claque au visage" alors que les deux hommes venaient de rentrer "complètement ivres".
Prison ferme en première instance
Les deux hommes - aujourd'hui âgés de 34 et 32 ans - auraient couché la jeune femme sur le lit, dans la chambre de l'ami qui les hébergeait et qui était également présent. Puis, l'ami de son compagnon l'aurait "forcée à lui faire une fellation" tandis que ce dernier la "pénétrait avec son sexe".
Le propriétaire des lieux aurait alors "seulement dit aux gars d'arrêter" mais avait indiqué par la suite "avoir peur de ses deux hôtes". La jeune femme n'ira quant à elle pas immédiatement déposer plainte parce qu'elle craignait "les représailles".
Devant la justice, en première instance, les deux hommes avaient été reconnus coupables de ce double viol qui avait été requalifié en "agression sexuelle en réunion" par le tribunal correctionnel de Vannes en septembre 2021. Ils avaient respectivement écopé de trente et douze mois de prison ferme.
L'un des prévenus se désiste
Ils ont fait appel dans ce dossier, mais l'ami de l'ex-compagnon de la jeune femme s'est désisté à la dernière minute, ce mardi 25 octobre 2022. Sa condamnation est donc devenue définitive.
L'autre prévenu - aujourd'hui père de trois enfants - est donc arrivé seul devant la chambre des appels correctionnels de Rennes pour contester sa culpabilité.
Il a pour sa part fait valoir "qu'aucun contact physique" n'avait eu lieu à ce moment-là, mais que sa compagne de l'époque était "hystérique sur le balcon" et qu'elle était ensuite "allée dans la chambre". Elle aurait alors demandé aux deux hommes "de venir pour avoir des relations sexuelles". Il a expliqué "avoir refusé".
"C'est pas la première fois qu'elle me faisait le coup, a-t-il fait remarquer aux juges rennais. En revanche, ça l'était qu'elle sollicite plusieurs hommes". Selon lui, le groupe d'amis avait "fini par se calmer", "pris un repas tous ensemble" le soir-même avant de se "regarder un petit film".
"Un homme qui ment beaucoup"
La victime a pour sa part maintenu ses déclarations devant la cour d'appel de Rennes. Elle a fait valoir que son ex-compagnon "ment beaucoup" et qu'elle était à l'époque "sous son emprise".
L'avocat du prévenu - dont le casier judiciaire porte treize mentions - a pour sa part repris successivement tous les "changements de version" de la partie civile au cours de l'enquête. "Dans ce dossier l'incertitude est partout, a souligné Me Jean-Sébastien Le Saux. La crédibilité des déclarations de cette jeune femme est proche du néant" a-t-il insisté pour obtenir la relaxe de son client.
L'avocat général a quant à lui décrit "une scène qui se situe dans un décor avec des personnes fragilisées, marginalisées voire carencées". Il a cependant considéré que "près de dix ans après sa première dénonciation, de multiples auditions et la première audience, la jeune femme maintient ses accusations et n'a pas varié".
Le magistrat a donc réclamé la confirmation du jugement du tribunal correctionnel de Vannes. La cour d'appel de Rennes rendra son arrêt dans un mois environ.