La liste du Rassemblement national emmenée par Gilles Pennelle rêvait d'arriver en tête au soir du premier tour des élections régionales en Bretagne. Elle arrive en 5ème position.
Les résultats provisoires des élections régionales au 1er tour place le Rassemblement national à la 5ème place, avec 14,4% des suffrages. C'est 4 points de moins qu'en 2015. Loïg Chesnais-Girard (PS/PC) est en tête au 1er tour avec 20,95%, devant Isabelle Le Callennec (LR) 16,27 %, Thierry Burlot (LREM/MODEM/UDI) 15,53 %, Claire Desmares-Poirrier (EELV) 14,84%, Gilles Pennelle (RN) 14,27 %.
"Je voudrais vous rappeler une chose très importante, c'est au second tour qu’on fait les élus, c'est au second tour que se décident les élections, c’est pas ce soir, a expliqué Gilles Pennelle devant ses militants. (...) Nous allons lancer un grand appel à la mobilisation, parce que nos électeurs n’ont pas été voté, particulièrement les catégories populaires, particulièrement les jeunes qui se sont massivement détournés de cette élection. On va continuer avec un message extrêmement clair, il faut que les électeurs aillent voter, il faut leur faire comprendre que s'ils ne vont pas voter, ce sont les autres qui votent pour eux et ils auront la même politique, les mêmes problèmes donc soyons confiants."
#Régionales2021 Réaction de @GillesPennelle devant ses militants @france3bretagne @antoninbillet pic.twitter.com/jxiIOIPXtm
— France 3 Bretagne (@france3Bretagne) June 20, 2021
Il a donné rendez-vous dimanche prochain : "Vous verrez dimanche prochain notre score sera à la hauteur de nos espérances." Sur France 3 Bretagne, il a indiqué qu'il se maintenait au second tour.
Nous allons mobiliser nos électeurs et être incontournables dans ce Conseil régional, nous devons mettre en garde les électeurs contre ces magouilles dans l'entre deux tours.
L'abstention a-t-elle desservi le Rassemblement national ?
C'est ce que disent tous les candidats. Florent de Kersauson a redit ce soir sur l'antenne de France 3 Bretagne être fier du choix qu'il a fait : "J’ai voté pendant 50 ans pour les républicains et ce parti ne m’a amené que de la déception. J’étais très déçu de la façon dont il s'est comporté ces dernières années, avec un programme qui se distinguait peu de celui des Macronistes."
Quant aux résultats de ce premier tour, il rappelle que "la Bretagne est fatiguée comme le reste de la France. Les gens viennent d’être un peu libérés d’une période de contraintes très difficile."
Ils râlent mais préfèrent faire autre chose que voter. J’espère qu’ils se motiveront un peu plus pour dimanche prochain
Pour Emeric Salmon, conseiller régional sortant Rassemblement national, la très faible participation a porté préjudice à son parti. "Quand on regarde tous les scores, ils sont tous inférieurs aux scores annoncés, clairement il y a eu une abstention différentielle, c’est-à-dire que ce sont plus nos électeurs qui ne se sont pas déplacés, comme c'était déjà le cas aux municipales".
Il appelle ses électeurs à rebondir et venir voter dimanche prochain pour le second tour.
Les électeurs misent également sur les abstentionnistes.
Si cinq listes sont en mesure de se maintenir, le scénario d'une pentagulaire au 2d tour semblait dimanche d'ores et déjà écarté.
La soirée du 1er tour des élections régionales en Bretagne
Le Rassemblement national, grand perdant de ce premier tour
Pour Thomas Frinault, politologue, ce premier tour est une déception pour le Rassemblement national à plusieurs titres. Parce qu'il recule d’environ quatre points, par rapport au scrutin de 2015. Parce que c’est aussi un recul par rapport à la dernière enquête électorale (sondage du 8 juin) et aussi parce que les régionales auraient dû être l'occasion de se refaire pour le Rassemblement national. "L’année dernière aux élections municipales en Bretagne, le Rassemblement national a présenté peu de liste uniquement dans les principales villes bretonnes et a fait des mauvais score, mais des mauvais scores dans des territoires qui ne le sont pas favorables. Avec le scrutin régional, il s’adresse à l’ensemble des électeurs, il pouvait espérer retrouver en quelque sorte sa zone de chalandise électorale, comme le nord du Morbihan ou le sud des Côtes-d’Armor et de ce point de vue là, il est déçu."
Même s'il ne peut le quantifier, le politologue explique ces scores par l’effet Covid et le fort taux d'abstention, qui a démobilisé davantage certains segments de son électorat.