Vanessa affirme avoir été accusée à tort de maltraitance sur son enfant, c'était il y a trois ans. Avec d'autres parents, elle a créé l'association Adikia pour se faire entendre, en attendant son procès devant le tribunal correctionnel de Rennes.
En 2015, Vanessa se rend aux urgences avec son bébé, Hylann. Il est âgé de six semaines et a un peu de fièvre. Les médecins l'examinent et très vite, ils s'inquiètent de son périmètre crânien, trop important pour un bébé de cet âge. Ils détectent alors du liquide anormalement présent autour du cerveau.
Le bébé passe une IRM, puis un scanner. Les examens révèlent deux hématomes sous-duraux.
Les médecins pensent que Hylann a peut-être été secoué.
Vanessa est alors suspectée de maltraitance. Et la machine s'emballe. La jeune maman est interrogée pendant 36 heures, puis mise en examen. Son bébé est placé dans une famille d'accueil, pendant 15 jours, elle n'a plus le droit de voir son mari. La séparation durera trois mois. Tout ce temps, son mari et son fils seront hébergés chez la grand-mère d'Hylann, elle pourra voir son fils de temps en temps en présence d'une tierce personne.
On voit ça à la télé, je n'y croyais pas
Quelques semaines plus tard, des médecins extérieurs à l’hôpital diagnostiquent à Hylann une hydrocéphalie, une maladie rare qui peut expliquer une partie de ses symptômes. Depuis le petit garçon se porte bien, sa mère et son père ne comprennent toujours pas ce qu'il leur est arrivé. La jeune maman de 31 ans originaire de Maxent, en Bretagne, sera jugée dans les prochains mois par le tribunal correctionnel de Rennes, pour des faits de maltraitance sur son fils.
D'autres parents se retrouvent dans le même cas
Vanessa a fondé l'association Adikia, qui regroupe des familles accusées de maltraitance suite à des erreurs de diagnostic : "il y a environ 50 membres dans l'association, mais on est contacté chaque semaine par une nouvelle famille." Comme elle, ces familles se considèrent accusées à tort de maltraitance.
Pour éviter ces situations, les urgences pédiatriques de Rennes se sont spécialisées dans ce type de détection. En cas de doute sur l’état d’un enfant, il est hospitalisé, le temps de faire des examens, de dépister ou pas et de signaler la situation d’un enfant en danger. L'objectif est de ne pas passer à côté d'une maltraitance. Le moindre doute peut donc suffire pour faire un signalement auprès de la justice.