La loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées dite loi handicap a été adoptée le 11 février 2005. Deux décennies plus tard, des progrès ont été faits constate Patrick Aubry… mais il reste encore tellement à faire. Alors demain, il ira manifester pour fêter ce non anniversaire et exiger des moyens pour les personnes en situation de handicap.

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Patrick Aubry se souvient de l’adoption de la loi en 2005. "On nous a fait plein de promesses, dit-il, mais on a beaucoup déchanté !" Ce 10 février 2025, il ira manifester place de la République à Rennes pour célébrer cet "anniversaire raté". "On veut taper du poing sur la table pour une vraie inclusion des personnes en situation de handicap et de leurs familles."

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reportage de Charles Lemercier, Christophe Rousseau et Tanguy Descamps ©FTR

Des choses en progrès

"Il y a des choses qui ont changé, reconnaît-il. En termes d’accessibilité notamment." Dans son appartement, tout est adapté. Il peut glisser son fauteuil roulant sous sa table de cuisson, son évier et se prépare donc ses repas quand bon lui semble, en toute autonomie.

À Rennes, dans les quartiers rénovés, il circule avec son fauteuil électrique sans encombre. Ou presque. Il peut se déplacer en métro, faire ses courses. "Mais est-ce qu’on veut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ?" interroge-t-il.

Mais encore beaucoup de travail

"Parce que pour rendre réellement le monde accessible, il y a encore des tas de progrès à faire", assène-t-il. En guise d'exemple, il nous emmène chez son médecin et se retrouve bloqué devant la porte :" le cabinet n’est pas accessible au niveau de l’ouverture. Il faut que je sonne et la secrétaire est obligée de se déplacer pour venir m’ouvrir la porte." La loi de 2005 promettait pourtant l’égalité des droits !

Patrick Aubry ne peut pas se rendre chez son médecin sans aide, la porte du cabinet est inaccessible avec son fauteuil roulant. © Christophe Rousseau/France Télévisions

Et si Patrick se promène assez facilement dans son quartier, il sait que certaines zones restent délicates… Surtout quand on quitte les grandes villes. "Dès qu’on se déplace à Vitré ou à Fougères, ça n’est plus la même chanson, l’accessibilité est loin d’être respectée. La voirie, les transports… La vie est beaucoup plus compliquée."

Lire : TÉMOIGNAGE. "Avec mon handicap, un tiers de mes candidatures ont été rejetées faute de pouvoir entrer au bureau en fauteuil"

Un combat pour la reconnaissance des auxiliaires de vie

Et pourtant, ces histoires de portes et de trottoirs ne sont que la partie visible des difficultés. Patrick le sait bien, "on peut vivre chez soi avec un logement accessible, mais si l’aide humaine n’est pas de qualité, rien n’est possible !"

L'appartement de Patrick Aubry est adapté à son handicap. © Christophe Rousseau/France Télévisions

"Je me bats pour que celles et ceux qui nous aident au quotidien puissent bénéficier d’un vrai salaire, milite Patrick Aubry. Faire une douche, ça ne s’apprend pas un matin. Il faut que ces auxiliaires soient formés, que ce soient des professionnels. Il faut qu’on leur donne des vrais moyens pour exister, pour pérenniser leurs fonctions. On a des perles, des gens merveilleux qui viennent mais leurs salaires sont trop bas."

L’association des paralysés de France évoque la situation de personnes qui, par manque d’auxiliaires, sont couchées dès 17h et levées le lendemain à 11h et proteste contre la "non-application effective de la loi de 2005. Contre des moyens qui s'effondrent. Une loi qui a sans cesse été rabotée."

Lire : Handicap. Faute d’auxiliaires de vie, Charlotte est invitée à se coucher à 18h

20 ans après, des reculs...

Parfois, Patrick Aubry se désespère. 20 ans après l’adoption de la loi, il y a des choses qui n’avancent pas… Et certaines qui reculent ! "On manque de plus en plus de places dans les structures d’accueil pour les personnes qui en ont besoin. Les familles vieillissent en même temps que leurs enfants handicapés, elles cherchent des foyers, des lieux de vie, et il n’y en a pas assez !"

Les rues de Rennes sont accessibles en fauteuil roulant, mais dans les plus petites villes, ce n'est pas toujours le cas regrette Patrick Aubry. © Christophe Rousseau/France Télévisions

"On ne veut pas du bricolage, conclut Patrick Aubry. Il y a douze millions de personnes en situation de handicap en France. Il faut des financements." 

20 ans après le vote de la loi, le combat n’est pas fini mais Patrick est prêt à le mener et "avec notre détermination, espère-t-il, on arrivera à ouvrir des portes !"

( Avec Charles Lemercier)

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